Trois questions à Emery Doligé, auteur de « Les invisibles de l’Elysée » Photos Sacha Goldberger

Parfois, un entretien naît à la faveur d’un post sur les réseaux sociaux. « 7 mois que ça dure », écrivait ce matin Emery Doligé: « Depuis février dernier mon troisième livre Les invisibles de l’Elysée est exposé à la Fnac. Et ailleurs aussi, en librairie comme en ligne. Je trouve ça fou ce temps de présence. Cela n’avait pas été ainsi pour les précédents. Avec celui-ci, je ne compte plus les retirages, les passages médias ou les relais dans les réseaux sociaux. En revanche, j’accorde une infinie attention à ce qu’en disent les lecteurs. Qu’il faudrait un peu plus de cela, un peu moins de cela. Si l’auteur a des trucs à raconter, il est façonné aussi par ses lecteurs. Bref, 7 mois et c’est joie. » Et Emery Doligé joignait cette photo prise la veille à la Fnac…


7 mois de présence aujourd’hui, à l’ère Kleenex, et alors que la presse n’en a que pour … le Cher Connard de Qui vous savez.

Il ne nous en a pas fallu davantage pour nous demander mais pourquoi diable ce titre nous avait échappé. Pour contacter l’auteur. Nous entretenir avec lui. Est né ainsi le désir pressant de le lire.


Emery Doligé et Sacha Goldberger

« La première fois que Sacha est entré à l’Élysée, il avait huit ans. Valéry Giscard d’Estaing était président. J’y suis entré pour la première fois le troisième jour de mon service militaire. J’allais vivre la dernière année du mandat de François Mitterrand.
Si chaque Français connaît le locataire du lieu parce qu’il est le premier d’entre eux, nous ignorons tout de ceux grâce à qui fonctionne la première institution de France.
Quelle est cette machinerie humaine qui entoure le président et qui reçoit le monde entier ?

Qui sont ces femmes et ces hommes qui, chacun à leur niveau, sont les premiers représentants de la qualité française ? Ces ombres qui permettent, par leur travail, la mise en lumière de l’homme élu à la mandature suprême ? Comment en sont-ils arrivés là ? Que disent-ils de nous, des présidents et de leurs équipes ?
Sacha avec son appareil photo, moi avec mon stylo, nous sommes partis à la rencontre de ces invisibles de l’Élysée.

3 questions à Emery Doligé

1/ Qui sont « les invisibles de l’Elysée » ?

Les invisibles de l’Elysée sont les huit cents personnes qui sont au service du Président de la République. Ils ne sont pas connus et racontent pour la première fois leur vie au Palais, l’Histoire de France qui se déroule devant eux et les présidents et leur première dame. Le plus vieux d’entre eux est entré au service de la Présidence en 1976, la plus jeune en 2020. 

2/ Comment avez vous eu l’idée de ces trente portraits ? Est-ce que cela a été compliqué de les rencontrer ?

J’ai fait mon service militaire à l’Elysée. A l’époque j’avais pris une claque devant tant d’abnégation et de qualité de celles et ceux qui y travaillaient. Et puis, je trouve que, malheureusement, on ne parle pas assez des gens qui font en sorte que tout aille bien. Je suis persuadé que vous en connaissez autour de vous… Alors, j’ai mélangé ces deux sentiments et j’ai demandé l’autorisation à l’Elysée d’interviewer certains de leur personnel. Dans le livre je raconte les coulisses de ma demande.

3/ Quel(s) personnage(s) nous recommandez-vous de lire en premier ?

C’est impossible de répondre à cette question. Laissez-vous guider au gré de vos envies, soit en lisant le sommaire, soit en vous arrêtant sur une des photos de Sacha Goldberger. En lisant « Les invisibles de l’Elysée », vous allez constater par quel subterfuge les handicapés ont pu travailler à l’Elysée. Vous saurez quelle première dame est la première ou la dernière dans le cœur des invisibles. Vous vous rendrez compte de la dimension sacrificielle de ces femmes et ces hommes de l’ombre. Vous allez découvrir des métiers étonnants comme Aide de camps, Transmetteur, Régulatrice, Épaule. Et puis peut être serez-vous étonné de constater que le premier des diplômes à avoir à l’Elysée est … la politesse… Il y a tellement d’anecdotes pour la première fois révélées que je ne saurais laquelle privilégier.


Comment a travaillé Sacha Goldberger

Si chaque Français connaît le locataire de l’Élysée, nous ignorons tout de ceux grâce à qui fonctionne la première institution de France. 
En trente portraits, en mots et en photos, rencontre avec ces femmes et ces hommes qui sont les premiers représentants de la qualité française. Et permettent, par leur travail, la mise en lumière de l’homme élu à la mandature suprême.
Les rencontres de ces femmes et de ces hommes de l’Élysée sont une véritable première.
Elles ont eu lieu en deux temps. Pendant deux mois, Emery Doligé a arpenté les couloirs du palais pour repérer puis rencontrer ceux qui sont devenus les protagonistes de ce livre. Ces invisibles si essentiels au bon fonctionnement du palais durant tout mandat présidentiel. Il a pris le temps d’échanger avec eux sur leur vie avant leur entrée à la présidence, leur premier jour, les grands comme les petits moments vécus dans leur fonction, et a recueilli des anecdotes sur les présidents, de Giscard à Macron, et sur leurs épouses. Ils ont raconté aussi les coulisses de l’Elysée. Se révèle ainsi au fil de ces portraits toute la « machinerie » humaine du palais.
Dans un second temps, Sacha Goldberger a été invité à l’Élysée pendant dix jours pour photographier les trente personnes retenues. Privilégiant l’utilisation du clair-obscur pour jouer sur les contraintes de discrétion, il a pu les photographier dans des endroits auxquels le grand public n’a pas accès, comme la cave, les bureaux des agents, la cuisine ou encore l’Alma et certains salons.


Emery Doligé a eu une première vie professionnelle dans le Web, la publicité et les médias. Il a notamment été chroniqueur pour différentes radios et chaînes de télévision. Il a publié deux livres : T’ar ta gueule à la récré, confessions d’un influenceur (Mareuil Editions, 2019) sur son expérience de blogueur influent et, en 2020, Sans précédent, carnet de bord d’une crise sanitaire inédite, un livre de témoignages que la SNCF destinait à ses cheminots. Ces deux ouvrages ont connu un succès dépassant largement le public concerné.


Après avoir travaillé pendant 12 ans en tant que directeur artistique dans la publicité, Sacha Goldberger a publié trois livres, Je t’aime tout simplement  et Bye bye mon amour aux éditions du Seuil ainsi que Made in love aux éditions Hoëbeke. En 2008, il reprend des études de photographie à l’école des Gobelins. Après avoir été révélé en France grâce à ses séries sur sa grand-mère « Mamika », il confirme son talent avec la série Super Flemish, interprétation « Renaissance » des super-héros populaires. 

Depuis 10 ans, il produit et réalise des séries photos dignes de productions cinématographiques. Chacune d’entre-elles mobilise entre 50 et 150 personnes. La série Secret Eden par exemple, a nécessité la collaboration de 130 personnes, sur une période de 3 ans, et a abouti à la création de 17 diptyques d’époques différentes et de 50 portraits. De nombreux journaux et magazines publient régulièrement des articles et des portfolios consacrés à son travail. Certaines de ces séries ont fait l’objet de tirages de très grand format. Notamment en gare d’Austerlitz, où la série Super Flemish a été exposée avec des tirages de 7 mètres de haut.  Il a gagné le prix  » Un immeuble une oeuvre » remis par la ministre de la culture pour la série  » Les Compagnons renaissance » exposés pendant deux ans sur la facade des anciens locaux d’Europe 1 Rue Francois Premier. Ce sont des portraits des ouvriers du chantier  » Renaissance » habillés, coiffés comme des personnages du XVIème siècle. Les tirages faisaient 12 mètres de haut sur 50 mètres de long.


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