Mohammed Guerroumi. Libre comme l’Amazigh

En 1998, le Congrès mondial amazigh adopte et officialise son drapeau à Las Palmas, dans les Îles Canaries terre des Guanches, un ancien peuple berbère. 

Aujourd’hui, mardi 30 août, toute la Nation Berbère, soit près de 100 millions d’hommes et de femmes, en Afrique du Nord, en France et dans la diaspora répartie à travers le monde, célèbre sa journée, la journée de son drapeau, de son emblème et de son identité, l’étendard Amazigh. 

Les Imazighen, ce peuple du sud de la méditerranée, plusieurs fois millénaire, pacifique et paisible, digne, fier, vaillant, honorable et ouvert au monde, attaché à sa terre et à ses territoires, à sa culture, à ses traditions et à ses coutumes, à son histoire et à sa langue, que d’aucuns appellent les berbères, a malheureusement toujours fait l’objet, tout au long de son passé, de persécutions, d’invasions, de brimades, de mépris, jusqu’à subir épisodiquement des pressions et des contraintes assimilationnistes, tentant ainsi à lui effacer son identité propre, sa différence et sa fierté, sa liberté surtout. 

Pourtant très présents au Nord du Maroc, de la Tunisie, mais surtout en Algérie, les Imazighen (pluriel de Amazigh qui signifie « homme libre » ou « homme noble ») se sont perpétuellement montrés accueillants et ouverts sur leurs terres. 

Non sans heurts, certes, après avoir été les précurseurs du christianisme dont Augustin d’Hippone fut la figure emblématique, ils ont adopté la religion islamique tout en associant la langue arabe au Tamazight, leur langue originelle et naturelle, même si celle-ci n’est pas uniformisée en raison d’une part, de leur répartition morcelée sur leur espace territorial à travers toute l’Afrique du Nord, mais d’autre part et surtout par les influences des successives invasions qui leur furent infligées. 

Du célèbre et farouche roi Massinissa, si tendre et affectueux notamment envers son amazone de fille Massiva, en passant par la légendaire Kahina, jusqu’à Matoub Lounès humaniste et porte-étendard du peuple Amazigh, assassiné lâchement le 25 juin 1998, ou le philosophe Kateb Yassine, d’innombrables personnalités Imazighen se sont distinguées dans la généalogie de ce peuple. 

À l’heure actuelle, le peuple Amazigh lutte toujours pour son émancipation, son autonomie et la reconnaissance légitime de ses droits, tant identitaires que politiques, même s’il n’éprouve pas majoritairement la nécessité de recourir à une revendication indépendantiste. 

Musulmans pour la plupart, chrétiens et juifs aussi, la diaspora d’origine Amazigh s’est parfaitement adaptée, sans aucune hésitation ni difficulté particulière, au sein des sociétés occidentales, car l’ancestralité des Imazighen porte en elle l’esprit et le brassage de tous les peuples de Méditerranée et d’Europe. 

Que le drapeau Amazigh soit l’étendard de la liberté, de l’homme libre, mais aussi de la femme libre. 

Bonne fête à tous les Imazighen !!! 

Mohammed Guerroumi

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3 Comments

  1. « Pourtant très présents au Nord du Maroc, de la Tunisie, mais surtout en Algérie »
    Je vous signale que les imazighen n’existent pas seulement dans le nord du Maroc, mais dans tout le Maroc : nord, centre et sud. Informez vous mieux. Je suis du sud, un amazigh de la région d’Agadir. Azul.

  2. Les imazighen du Maroc sont très nombreux dans le nord comme dans le centre ou le sud ( tarifit, tamazigjt et tachelhite).
    C’est le pays où il y a le plus d’imazighen au monde.

  3. Merci à tribune juive d’avoir accordé cet espace au peuple Amazigh ami et frère.
    Merci au peuple Amazigh d’être ce qu’il est, tolérant, ouvert et beau.
    Shabbat shalom lekulam

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