On nous annonce la mort d’un homme de 91 ans, qui en réalité est mort le 25 décembre 1991, quand il a démissionné de son poste de Président de l’URSS.
Le dernier Tsar rouge abdiquait, abandonnait un emploi devenu fictif, puisqu’il n’y avait plus de république socialiste, plus de soviet.
Gorbatchev a abdiqué dans l’indifférence générale. Il était déjà un peu mort et depuis 30 ans, c’était un fantôme.
Pour ses 91 ans et son voyage définitif, l’Europe entière l’a salué. Angela Merkel l’a remercié pour la réunification de l’Allemagne. Boris Johnson l’a félicité pour son intégrité. Vladimir Poutine a loué l’homme d’état remarquable, qui a influencé de manière significative le cours de l’histoire mondiale!
C’est de la langue de bois! Le bois des cercueils!
En vérité pour Poutine, la disparition de l’Union soviétique est la plus grande catastrophe géopolitique du siècle dernier. Il tente de l’effacer en imposant à l’Ukraine le retour à la doctrine Brejnev.
Ce que Gorbatchev avait justement liquidé.
Alors si Gorbatchev est le fossoyeur de l’URSS, il est aussi l’homme du rapprochement Est Ouest.
Il disparaît le jour même, où l’union européenne discute de priver les Russes de visas, c’est-à-dire de reconstruire un beau mur bien étanche.
D’une certaine manière, Gorbatchev a réussi une chose inouïe, pourtant il a tout raté.
C’était un pur produit de l’appareil, il a cru qu’il pourrait le réformer!
En supprimant l’Union soviétique, il a imposé la restructuration et la transparence.
Des réformes libérales pour sortir l’empire du déclin dans lequel il s’enfonçait et la fin du mensonge permanent, dans lequel vivait le pays depuis 1917.
Il s’y est cassé les dents: le système était irréformable.
La Russie était ensevelie sous les décombres du communisme et ce qui s’est relevé, c’est un régime opaque, verrouillé, que l’Occident tient en quarantaine.
Gorbatchev était plus populaire à l’Ouest que chez lui.
Du reste, on était tellement content de lui qu’on lui a remis le prix Nobel de la paix, pour avoir mis pacifiquement fin à la guerre froide.
En réalité, l’artisan de ce tour de force c’est Ronald Reagan qui y mit fin par la ruse.
C’est alors qu’on a commencé à libérer les colonies d’Europe de l’Est.
Sans Gorbatchev, on serait allé moins vite, ou ça aurait été sanglant.
C’est pour ça que je salue sa mémoire.
Ce qui est sûr, c’est qu’en Russie, GORBY sera plus grand mort que vivant.
René Seror
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