Léon Ouaknine. Vivre. Survivre. Bien Vivre

Léon Ouaknine

Tous, nous désirons deux choses distinctes : D’abord vivre, vivre à tout prix, vivre en dépit de tout ; l’instinct quasi-animal, automatique et involontaire, pousse chacun d’entre nous à survivre, même quand la volonté abdique. Nous sommes ainsi faits, notre soif de vivre le plus longtemps possible est inscrite dans notre biologie.

Pour certains, cette obsession est si intense, si omniprésente qu’elle devient le but ultime de l’existence, vivre jusqu’à cent ans, peut-être même jusqu’à cent vingt-deux ans et quatre mois comme la Française Jeanne Calment, la doyenne de l’humanité, bien qu’elle fût presque sourde et aveugle les dernières années de sa vie.

Il est normal que nous aspirions à vivre le plus longtemps possible, toutefois le désir de longévité pour la longévité en soi est peu judicieux, car que vaut une longue vie si celle-ci est douloureusement handicapée ou si elle n’est pas portée par une forte signification? La vie humaine ne peut tout de même pas se réduire à l’unique obsession d’échapper à la mort!

C’est pourquoi la deuxième facette de notre désir : « bien vivre » devrait être ce qui compte le plus. Une vie qui en vaut la peine, en santé et autonome, en gardant la maîtrise de notre corps et de notre esprit aussi longtemps que possible, en s’assurant de rester un acteur social dynamique, en un mot à ne jamais se laisser déposséder de sa vie.

Ajouter de la vitalité aux années est beaucoup plus emballant que le simple désir de longévité. Ça s’appelle la « vie bonne » chère aux philosophes, la vie de celui qui reste souverain de lui-même jusqu’à la fin, celui qui meurt vivant !

Léon Ouaknine


Léon Ouaknine a travaillé au Québec et en France dans les réseaux de la santé et des services sociaux pendant 32 ans comme directeur général d’établissements de santé et de services sociaux et comme consultant avec la firme Ernst & Young auprès d’institutions gouvernementales, de municipalités, d’hôpitaux, d’agences régionales de santé, de mutuelles. Il créé en 1993 le premier centre de recherche universitaire au Québec en gérontologie sociale, affilié à l’université McGill, l’UQAM et l’université de Montréal, et met sur pied la « Fondation pour le Bien-Vieillir/Foundation for Vital- Aging ».

Parallèlement à ses activités de consultant, de 2000 à 2005 il crée et dirige en collaboration avec le professeur Claude Jasmin, le « diplôme universitaire de Qualité en Santé » à la faculté de médecine de Kremlin-Bicêtre de l’Université Paris-Sud en France. Il est diplômé en travail social (BSS), administration publique (MAP) et a une scolarité de doctorat en science politique. En 1994, il a obtenu le prix d’excellence de l’Association des Directeurs Généraux de Santé et de Services Sociaux du Québec, visant à souligner le leadership et l’innovation dans la gestion des établissements publics. Il a été « adjunct professor » à la faculté de médecine de McGill et professeur invité en gérontologie sociale à l’université de Provence à Marseille.

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1 Comment

  1. Non seulement elle était devenue sourde et aveugle mais elle a enterré son fils et même son petit-fils. Voir disparaître les uns après les autres son époux, ses descendants et aussi ses proches, ses amis, est le risque d’une vie aussi longue. Une grande solitude en résulte.
    Alors non, pour ma part, je n’envie pas Jeanne Calment pour son exceptionnelle longévité.

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