Les volets bleus de Jean-Jacques Erbstein. Tome 2 – Les chemins du désespoir
D’après les carnets de Roland Erbstein
Dans sa préface de « La mémoire plus forte que la mort » la journaliste Chantal Didier cite Delphine Horvilleur : « Tel est l’engagement solennel que les juifs prennent à l’heure du passage, faire que quelque chose de celui qui part intègre leur vie pour s’unir à ce qu’ils deviendront »
Récit du tome 2 – Les chemins du désespoir
La guerre continue à faire rage en Europe et dans le monde. Dans la petite ville du sud de la France où Misha et Elisabeth sont réfugiés, le capitaine Galatin, commandant la Milice, soutenu par les SS du sinistre officier Mueller, traque les juifs, les communistes et les réfractaires, qui sont torturés et envoyés dans les camps de la mort. La résistance s’organise, les SS se font de plus en plus menaçants, la tension et la peur montent et Elisabeth redoute d’être dénoncée. Aidée par une alliée inattendue, elle finira par rejoindre une de ses cousines dans le Cantal. Misha revit cette année 1943, où il a été heureux entre le scoutisme, son ami Nanou et la jeune Clémence. Tandis que sa mère pense avec nostalgie à sa jeunesse en Hongrie ou à sa vie à Paris où elle a réussi à faire venir sa mère Rosza. Adulte, aidé de sa fille Marie, Misha part à la recherche de l’histoire des membres sa famille éparpillée, morts, exilés ou déportés.
Le récit parcourt le siècle depuis la première guerre mondiale jusqu’à nos jours. L’auteur découvre les fils qui relient les disparus sur 5 générations de la saga glorieuse et douloureuse des membres des familles Korn et Erbstein.
Le lecteur s’attache aussitôt à tous les personnages qu’il est ravi de reconnaitre dans les photos publiées dans l’ouvrage et qui les rendent encore plus proches.
La recherche des personnes disparues comme Jozsef le père de Misha, devient une aventure à laquelle toute la famille prend part.
Marie se rend dans la ville de Nagyvarad la Hongroise qui est devenue Oradea la Roumaine , visite le vieux quartier juif qui est en ruine et découvre la maison de Rosza et d’Elisabeth.
Elle Imagine ce que fut le diner des adieux et tente de le revivre : « Dans l’avion vers Paris, elle ferme les yeux et tente de revivre le dernier diner à Nagyvarad. Elle imprime chaque détail pour que jamais ne s’efface de sa mémoire les visages de ceux dont elle recherche éperdument l’histoire, sachant très bien que pour certains, le chemin s’est brutalement interrompu dans l’enfer de l’holocauste ».
Tout au long du récit apparaissent en filigrane l’histoire des enfants cachés et de la résistance française ainsi que la tragédie vécue par les juifs de Hongrie.
C’est un récit fort bien écrit ou l’auteur passe avec une grande aisance d’un personnage à l’autre ou d’une période à l’autre :1915 Transylvanie ; 1924 Nagyvarad, Budapest, Paris ; 1924 1929 1936 Paris ; 1943 Provence
Albert Naccache
Jean-Jacques Erbstein est médecin en Moselle. C’est son cinquième livre, après Les voyages de Philibert (2 tomes), Le Blues de la blouse blanche et L’homme fatigué, qui a obtenu le prix Littré du Groupement des écrivains médecins.
“Les volets bleus”. Tome 1 et Tome 2. Editions Les passagères. Saint-Léger éditions
Docteur en Économie, diplômé de l’IAE, ancien élève de Sciences-Po, Chargé de cours au Panthéon, ingénieur, manager et directeur du marketing par industries de la Cie IBM France, Albert Naccache est également écrivain et journaliste.
`Ses 2 derniers titres: “Contre israël ? comment l’antisionisme est devenu le nouvel antisémitisme”. Editions Les unpertinents. 2020. “Hamas et Hezbollah de France – Tome 1, Islamistes, compagnons de route et terroristes de France”. 2022.
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