Ces jours-ci, nous avons vu comment l’Occident perd la face devant une diplomatie iranienne rusée, bien huilée et très habile. Les ayatollahs ont enseigné aux Européens et aux Américains qu’en diplomatie l’ultimatum est la dernière exigence avant les concessions.
Une fois encore, l’Occident tombe bêtement dans le piège iranien.
Les Occidentaux abandonnent leurs principes et leurs valeurs universelles par crainte d’affronter militairement l’Etat voyou, mais surtout pour des raisons commerciales, généralement mercantiles. En fin de compte, ils ont abouti à un accord défaillant et dangereux qui encourage la prolifération nucléaire et précipite toute la région dans une instabilité permanente.
L’Iran a réussi avec ruse et manipulation à écarter à la fois toute action militaire contre ses sites nucléaires et à lever les sanctions, sans aucune concession majeure de leur part sur le terrain.
Israël s’oppose farouchement à une remise en vigueur de l’accord sur le nucléaire iranien signé le 14 juillet 2015 à Vienne. Des consultations diplomatiques et une campagne d’information médiatique tentent à la dernière minute d’éviter le pire, laisser les puissances occidentales faire de concessions supplémentaires aux ayatollahs d’Iran.
Dans le cadre de ces consultations, le ministre de la Défense s’est rendu ces jours-ci à Washington précédée par une rencontre préparatoire du conseiller aux affaires sécuritaires avec son homologue américain.
Le Premier ministre, Yair Lapid, multiplie également les avertissements israéliens auprès des dirigeants occidentaux et a eu une longue conversation avec son ami Emmanuel Macron. Des rencontres sont prévues lors de la réunion prochaine de l’Assemblée générale des Nations-Unis à New-York notamment avec le président Biden.
Toutes ces démarches sont hélas tardives. Elles n’ont pas convaincu l’administration américaine de se retirer de l’accord ni mettre un terme à la précipitation européenne de signer un accord à tout prix, coûte que coûte.
Malgré les assurances des Américains et de la France de « protéger » Israël, de garantir sa sécurité, et de renforcer les inspections des sites par l’AIEA, il semble que le président Biden est plus préoccupé par les affaires intérieures et des défis qu’il doit relever face à la Russie et la Chine. Il préfère donc suivre les principes de la politique d’Obama, tout en séparant l’accord sur le nucléaire des activités terroristes des Gardiens de la Révolution. Les dernières frappes américaines en Syrie contre les milices chiites vont dans ce sens. Bien entendu, ce raisonnement est incohérent, inexplicable.
Contrairement à la position de Lapid et de Gantz, le chef du Mossad, David Barnéa, a clairement critiqué l’attitude de l’administration Biden en affirmant que « l’accord serait très mauvais pour Israël. Les États-Unis se précipitent dans un accord qui est, en fin de compte fondé sur des mensonges ». Il a qualifié le nouveau traité de « désastre stratégique ».
Pire encore, comment séparer le nucléaire du terrorisme d’Etat de la République islamique ?
Comment négocier avec le président iranien, Ibrahim Raissi, alors qu’il est toujours poursuivi pour des crimes abominables contre l’Humanité ?
La remise en œuvre de l’accord sur le nucléaire ne permettra pas de profiter du dégel des avoirs bancaires pour financer le terrorisme organisé par les chefs pasdarans ? De poursuivre la recherche tranquille de l’atome ? Le développement des missiles balistiques capables de transporter des ogives chimiques et nucléaires ?
Certes, Lapid dit qu’Israël « continuera à tout faire pour empêcher l’Iran d’acquérir des capacités nucléaires » mais pourquoi les Américains n’ont pas déclaré clairement et par avance que l’option militaire contre l’Iran est toujours envisageable, sur la table des opérations de leur état-major ? Pourquoi employer un double langage avec l’Iran et l’ambiguïté avec les Israéliens ?
Pourquoi ne pas avoir exigé une clause interdisant toute déclaration belliqueuse et antisémite des ayatollahs qui signifierait la destruction totale de l’Etat Juif ? Pourquoi ne pas souligner les missiles balistiques, ne pas évoquer les violations quotidiennes des droits de l’Homme ? Pourquoi ne pas renforcer les contrôles de l’AIEA également sur les sites suspects ?
Devant une capitulation morale de l’Occident, l’abandon d’alliés fidèles comme Israël, l’Arabie Saoudite et les Emirats du golfe persique, les Ayatollahs se sont en effet enrichis de nombreux milliards de dollars. Ils ont réussi à écarter à la fois toute action militaire contre lui et à lever de nombreuses sanctions. Sans inspection efficace sur le terrain, ils pourront donc agir librement dans un Moyen-Orient qui deviendra plus dangereux.
Certes, il existe plusieurs points importants et positifs dans cet accord et nous sommes persuadés que, jusqu’à la fin du mandat de Biden l’Iran ne produira pas de bombe atomique, mais après ? Une garantie américaine suffira-t-elle ? Une fatwa du Guide spirituel ne pourra pas changer la donne et toutes les promesses ?
Rappelons que plus de 250 milliards de dollars ont été déjà investis uniquement dans le projet nucléaire iranien et tout indique, malgré tous les démentis, que l’Iran enrichie de l’uranium à des fins militaires.
Les présidents Biden et Macron ne cessent de rassurer, mais comment expliquer alors les contradictions et les différentes interprétations de cet accord ? Quand nous observons les activités des iraniens sur le terrain, dans les bases militaires et les sites atomiques dissimulés…
L’expérience du passé ne peut nous laisser indifférents. Les vagues promesses de certains leaders étrangers sont en général caducs.
Face à cette menace existentielle, Israël devrait redoubler de vigilance et ne compter que sur lui-même. Il devrait renforcer sa puissance technologique et le savoir-faire du Mossad pour être le premier à alerter sur les violations des Ayatollahs.
Israël n’est pas partie de l’accord et donc libre à se défendre et à se préparer à toutes les options pour que les ayatollahs d’Iran ne pourront jamais se doter de l’arme nucléaire.
Le CAPE de Jérusalem – jcpa-lecape.org
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