Le mot connard est à la mode. Le futur best seller de Madame Virginie Despentes, romancière, est intitulé Cher connard.
Je n’ai pas lu ce livre, il est peut-être excellent, peut-être est-il moyen, peut-être mauvais, je n’en sais rien. D’ailleurs, en général les romans d’auteurs français contemporains me tombent assez vite des mains malgré toute ma bonne volonté…
Quoi qu’il en soit, il sera un best seller au regard du matraquage médiatique dont il fait l’objet.
Ici, je ne parle que du titre: c’est important un titre. Les mots grossiers, “con” ou “connard”, ou “salaud”, ou “emmerder”, sont à la mode. Les politiques comme les écrivains en usent quotidiennement.
Le titre du futur best seller de Mme Despentes n’est d’ailleurs pas si original. On est sidéré par le nombre d’ouvrages sortis récemment dont le titre contient le mot “connard”. Voir par exemple images ci-dessous.
La grossièreté se banalise, à l’image de l’époque. Elle est la contrepartie visible de la médiocrité. Elle joue sur la provocation, la recherche du coup médiatique. Elle exprime la difficulté à briller par la qualité d’une politique ou d’un texte.
Faute de produire de la beauté, de l’utilité ou de l’intelligence, la grossièreté, d’un politique ou d’un écrivain, permet d’attirer à peu de frais l’attention médiatique par une transgression verbale.
Mais qu’est-ce qu’une transgression quand elle est à tel point banalisée? Au fond, la grossièreté dès lors qu’elle est banalisée penche vers la vulgarité. Elle est une manière de violence contre le langage, reflet de la violence physique quotidienne.
Chez les grands politiques ou écrivains de jadis, la grossièreté est assez rare ou entre guillemets, en tout cas peu fréquente dans les titres.
Aujourd’hui, elle se banalise à une vitesse vertigineuse à l’image de l’invraisemblable médiocrité ambiante.
Maxime Tandonnet
L’essentiel est dans le titre qui donne un aperçu vraiment peu tentant du contenu. Inutile donc d’aller plus loin. La grossièreté semble bien être l’une des principales caractéristique de Dame Despentes (cf son Baise-moi qui a fait l’objet d’un commentaire tout à fait jubilatoire de Gérard Boyadjian sur Tribune Juive.)
Par ailleurs, Maxime Tandonnet écrit : “D’ailleurs, en général les romans d’auteurs français contemporains me tombent assez vite des mains malgré toute ma bonne volonté…”
C’est également mon cas ! Quel ennui !
Toute la “littérature” française voire francophone contemporaine (si tant est qu’on puisse appeler cette chose “littérature”) mérite d’être jetée à la poubelle. Il suffit de lire quelques pages de Despentes, d’Arnaux ou même de Houellebecq pour se rendre compte de l’égout intellectuel qu’est devenue la France : on a un président à l’image de notre “littérature” contemporaine.