Voyage au Liban, admirateur de Khomeyni : le profil très religieux de l’agresseur de Salman Rushdie

Hadi Matar lors de son inculpation pour agression et tentative de meurtre.
Gene J. Puskar/AP/SIPA


Selon sa mère, Hadi Matar, inculpé pour la tentative d’assassinat de Salman Rushdie, était revenu « changé » d’un voyage au Liban. Elle le décrit comme taciturne et très religieux. Ses posts sur les réseaux sociaux laissent entrevoir un partisan de l’islamisme chiite.

On en sait un peu plus sur l’agresseur de Salman Rushdie, poignardé à plusieurs reprises lors d’une conférence dans l’État de New York, le 12 août dernier. Hadi Matar, l’agresseur de l’écrivain, était revenu « changé » d’un voyage au Liban, en 2018. Le jeune homme de 24 ans était allé visiter son père, originaire de Yaroun, dans le sud du pays. Depuis son retour, le jeune Américain vivait cloîtré dans le sous-sol de la maison familiale, selon sa mère qui témoigne dans le Daily Mail.

Cette Libanaise, qui vit aux États-Unis depuis une vingtaine d’années, décrit son fils comme religieux et taciturne. Il lui reprochait notamment de ne pas lui avoir donné une éducation musulmane plus stricte. « Il dort le jour et se réveille et mange la nuit. Il habite au sous-sol. Il cuisine sa propre nourriture. Une fois, il s’est disputé avec moi et m’a demandé pourquoi je l’avais encouragé à faire des études plutôt qu’à se concentrer sur la religion », explique cette assistante d’éducation de 46 ans au média britannique.

LES AUTORITÉS COMMUNIQUENT AU COMPTE-GOUTTE
Que s’est-il passé lors de ce voyage au Liban ? Hadi Matar a-t-il établi des liens avec le Hezbollah ou des agents iraniens ? L’a-t-on missionné pour mener cette attaque contre Salman Rushdie, visé par une fatwa lancée il y a 33 ans par Téhéran ? Pour l’heure, ces questions restent sans réponses. L’Iran nie toute implication. Hadi Matar est resté mutique lors de sa présentation devant la justice ce samedi 13 août, au lendemain de l’agression de l’écrivain américano-britannique. L’auteur des Versets sataniques est « en voie de rétablissement malgré des blessures graves », selon son agent.

L’assaillant a été inculpé d’agression et de tentative de meurtre. Il risque vingt-cinq ans de prison et a plaidé non-coupable. Les autorités américaines n’ont donné aucun élément quant à ses motivations. Tout juste ont-elles précisé que Hadi Matar semblait avoir prémédité son acte.

UN FAUX PERMIS TROUBLANT
Il disposait en effet d’un billet pour la conférence que donnait Salman Rushdie, l’auteur des Versets sataniques, à Chautauqua dans l’État de New York. Fait troublant, Hadi Matar détenait un faux permis de conduire au nom de « Hassan Mughniyah ».

Ce pseudonyme rappelle le nom d’un ancien chef de Hezbollah, Imad Mughniyah, tué en 2008 lors d’une opération attribuée au Mossad israélien, et appuyée par les États-Unis. « Hassan », c’est aussi le prénom du secrétaire général actuel de l’organisation islamiste chiite, Hassan Nasrallah.

LE SPECTRE DE L’ISLAMISME CHIITE
Sur son profil Facebook, supprimé depuis, Hadi Matar ne faisait pas mystère de sa proximité idéologique avec l’Iran et l’islamisme chiite. En guise de photo de profil, il affichait la figure de l’ayatollah Khomeyni, guide spirituel de la révolution islamique de 1979 et émetteur de la fatwa contre Salman Rushdie en 1989.

https://www.marianne.net/societe/laicite-et-religions/voyage-au-liban-admirateur-de-khomeyni-le-profil-tres-religieux-de-lagresseur-de-salman-rushdie

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