Raphaël Nisand. Rushdie. Le vide sidéral de l’Occident

A l’heure où j’écris ces lignes on ne sait pas encore si la vie du grand écrivain Salman RUSHDIE pourra être sauvée par les chirurgiens.

Alors qu’il a fait l’objet d’une horrible agression au couteau avec tentative d’égorgement, et semble-t-il des coups à l’abdomen, CNN relate ce que dit la police, c’est à dire « qu’elle n’a aucune indication de motif pour le moment ».

Ainsi donc les policiers new-yorkais qui ont été incapables de prévenir cet attentat font en plus semblant d’ignorer ce que le monde entier sait, c’est à dire que c’est un attentat islamiste.

Le fait de donner l’identité du terroriste en indiquant qu’il s’agit d’un résident du New Jersey vient aggraver un tableau déjà bien noir.

On sait bien que c’est l’Iran qui est derrière cet attentat, notamment par le maintien année après année de la fatwa, la condamnation à mort islamique lancée par l’ayatollah Khomeiny en 1989.

Depuis lors, bien des gens sont morts à cause de cette seule fatwa, comme par exemple le japonais Hitoshi Igarashi, traducteur du livre de Salman Rushdie, assassiné à l’arme blanche en 1991.

Salman Rushdie est un vieux monsieur très digne âgé de 75 ans, mais plus de 30 ans après, voici sa vie mise en danger dans un atroce attentat parce que l’Iran n’a jamais retiré que sa tête était mise à prix 3 millions de dollars et que les pays occidentaux n’ont rien fait contre l’Etat assassin.

L’Iran se félicite déjà de l’attentat de New-York. Le journal Le Monde peut bien écrire qu’il s’agit « d’écrits controversés », cette simple phrase ressemble déjà à un permis de tuer.

Aux Etats-Unis, le parti du Président Biden fait trop souvent les yeux doux aux musulmans intégristes et compte plusieurs députés proches des frères musulmans dans ses rangs. N’est-il pas temps pour les Etats-Unis de faire leur examen de conscience après cet électrochoc ? 

Il faut bien sûr isoler l’Iran et exiger de lui qu’il cesse sa politique agressive s’il veut rentrer dans la communauté des nations. Les Etats-Unis doivent aussi en finir avec une forme de communautarisme et le wokisme qui les désarment.

Un témoin qui veut rester anonyme indique déjà qu’il était possible de rentrer dans la salle sans contrôle de métaux ce qui semble extravagant.

La France se débat avec les mêmes difficultés. Le feuilleton récent de la volonté d’expulsion d’un imam intégriste exprimée par le ministre de l’intérieur donne à réfléchir. L’exécutif n’a plus la maitrise sur grand-chose en la matière.
Et ce n’est pas l’état de droit qui triomphe lorsque cet imam peut déclarer impunément « nous couperons leur tête avant qu’il ne nous coupe la nôtre » dans des propos publics.

La liberté d’expression est une des lignes rouges qui fait la distinction entre les dictatures totalitaires et les démocraties. On ne s’étonne pas que des journalistes soient assassinés à Moscou et les opposants à présent jetés en prison à Hong-Kong.

Mais là c’est à New-York, la ville de la statue de la liberté, que l’écrivain symbole de la liberté d’expression fait l’objet de cette brutale attaque. Cette attaque n’est pas contre lui seul mais contre chacun de nous. C’est notre mode de vie et la liberté de pensée et d’expression chèrement acquises qui sont en jeu . Charlie Hebdo, l’Hyper Cacher ne sont pas loin dans le temps mais la situation n’a fait qu’empirer. 
A quand le sursaut salutaire ?

D’ici là on souhaite bien sûr longue vie à Salman Rushdie ainsi qu’à la liberté et à la démocratie. 
Raphaël NISAND 
Chroniqueur sur Radio Judaïca