Mohammed Guerroumi. La déraison en guise de religion

L’agression dont a été victime Salman Rushdie, hier dans l’Etat de New York, m’a donné la nécessité de rappeler ce texte que j’avais publié, il y a plusieurs mois, sur cette même page. 

– L’islam, reflet obscur de l’homme ? – 

À l’évidence, l’islam a perdu, depuis fort longtemps, son essence spirituelle et sa substance rationnelle, philosophique. Demeure donc un amas de cendres calcinées impropre à l’évolution de l’homme, de la femme, de l’humanité toute entière. 

L’image décadente de ceux que l’on appelle désormais les islamistes, mais qui n’ont presque rien de différent avec ceux qui prétendent pratiquer un islam modéré, les drames horribles qui se sont succédés depuis des décennies à travers le monde, ces actes criminels aussi épouvantables et abominables commis par des monstres se réclamant musulmans, bousculent et tourmentent les consciences, au point que l’on parvienne à considérer cette religion islamique, qui défraye la chronique depuis plusieurs années, tel un progiciel hiératique qui exalte, galvanise et stimule les plus abjects bas instincts de l’homme.   

L’origine de cette profonde dérive religieuse, amenant tout un florilège de forfaitures à travers les siècles et les espaces, prend racine dès la mort du Prophète Mohammed, lorsque ce culte fut dès lors pris en otage par l’hégémonie et le despotisme politico-militaire califal d’antan. 

Or, l’islam n’est pas une religion instituée par le Prophète Mohammed, ce dernier n’ayant été que le Messager transmetteur du Coran. 

“Puis Nous t’avons révélé: «Suis la religion d’Abraham qui était voué exclusivement à Dieu et n’était point du nombre des associateurs».” Coran. S16-V123 

Et qu’est-ce que la religion d’Abraham, l’Ami de Dieu, sinon la quête de sens à la recherche du Transcendant, le cheminement spirituel bâti sur la compréhension rationnelle, incluant le doute et la liberté individuelle, sur le développement intelligent des connaissances et des ressources du savoir, afin d’investiguer la conscience, construire la foi et guérir l’âme en projection de la Lumière Divine. 

En cela, il semble que le Coran lui-même ait anticipé la dérive mécréante du monde musulman, qui rechigne à la spiritualité tout en privilégiant l’orthopraxie, qui accorde un crédit surdimensionné à des ouvrages dits religieux non-inspirés par Dieu et produits par les hommes, lorsqu’il est écrit ceci : 

“Nous avons mis des voiles sur leurs cœurs, de sorte qu’ils ne le comprennent pas et dans leurs oreilles, une lourdeur. Et quand, dans le Coran, tu évoques Ton Seigneur l’Unique, ils tournent le dos par répulsion.” Coran. S17-V46. 

L’orthopraxie ostentatoire associée à l’attrait réducteur du Coran sous une forme jurisprudentielle, reléguant la théologie à une compromission lamentable dans un fourvoiement obsolescent de la pensée, contribuent à renforcer la dérive politique de cette religion. 

L’islam idéologique, avec son lot de coutumes païennes, de traditions ancestrales dégradantes et de divisions sectaires ou de séparatisme communautaire, absous de tout fondement spirituel, ne constitue plus que l’ombre ténébreuse de la religion d’Abraham, intégrant ainsi la violence à coups de fatwas criminelles, l’exclusion, la ségrégation sexiste, rejetant la modernité, toute liberté individuelle, toute pensée libre et rationnelle, toute forme démocratique, instituant des droits humains fondés sur un code politico-religieux qui inspire la ruine de la raison et de la sagesse. 

Dès lors, la volonté insistante des États occidentaux à institutionnaliser l’islam revient à promouvoir le caractère politique de la religion musulmane dans le monde, au détriment de la spiritualité qui, elle, peut parfaitement être accueillie par les démocraties. 

Mohammed Guerroumi

Musulman rationaliste, engagé et laïc, nommé en 2016 Délégué régional à l’instance nationale de dialogue avec l’islam, Mohammed Guerroumi est très impliqué dans le dialogue interreligieux. Auteur à Causeur, il est un des Signataires du “Manifeste contre le nouvel antisémitisme“.