Comme un coup de foudre la dépêche est tombée: Notre ami Salman Rushdie, cible d’une fatwa en 1989 pour avoir osé “Les versets sataniques”, a été poignardé sauvagement alors qu’il allait débuter sa Lecture à Chautauqua, nord-ouest de l’Etat de New York.
Salman Rushdie, preuve que le chantage à l’islamophobie empêchait toute discussion sur l’islam, l’Homme qui incarne le refus du renoncement, a été touché aujourd’hui, l’acte représentant le summum de ce que tous les esprits libres ne cessèrent de craindre.
Si le fou d’Allah qui a exécuté la fatwa appelant “tout musulman zélé à exécuter rapidement, où qu’il le trouvât, l’auteur qui aurait selon “eux” insulté les saintetés islamiques”, est entre les mains des Forces de l’ordre, aucune nouvelle ne filtre quant à l’état de Salman Rushdie et ses amis n’ont pour pleurer que les Unes odieuses et lâches évoquant … l’auteur controversé” des Versets… et les commentaires déshonorants de la NUPES préférant “attendre que lumière soit faite sur les circonstances de la tragédie”
Je suis un homme mort
“Après coup, alors que le monde explosait autour de lui et que les merles de la mort s’assemblaient en masse sur le portique dans la cour de récréation, il regretta d’avoir oublié le nom de la journaliste de la BBC qui lui avait dit que son ancienne vie était désormais terminée et qu’une nouvelle existence, plus sombre, allait commencer. Elle lui avait téléphoné chez lui sans dire comment elle avait pu se procurer son numéro. “Quel effet cela fait-il, lui avait-elle demandé, d’apprendre que l’on vient d’être condamné à mort par l’Ayatollah Khomeiny ?” C’était par un beau mardi ensoleillé à Londres mais la question engloutit la lumière. Sa réponse, lâchée sans réfléchir, fut : “Ce n’est pas agréable.” Le fond de sa pensée était : Je suis un homme mort. Il se demanda combien il lui restait de jours à vivre et se dit qu’on pouvait probablement les compter sur les doigts de la main. Il raccrocha le téléphone, sortit de son bureau au dernier étage de la maison étroite d’Islington où il habitait et dévala l’escalier. Les fenêtres du salon avaient des volets en bois et, de manière absurde, il entreprit de les fermer en les bloquant, puis il verrouilla la porte d’entrée”, tel est l’Incipit de “Joseph Anton”.
Jamais nous n’avons oublié le prix que paya l’écrivain sa vie durant et ce malgré la publication de l’Essai De bonne foi, malgré encore le texte où il affirma … son respect pour l’islam...
Mais ledit islam est ainsi: une fatwa, fût-elle levée, ne peut chez ceux-là être annulée
Mais ledit islam est ainsi: une fatwa, fût-elle levée, ne peut chez ceux-là être annulée. “Vous avez l’heure… Nous avons le temps”, écrivait le dessinateur Jacques Terpant, évoquant la “maxime en vogue chez les frères musulmans à destination des occidentaux”…
Comment ne pas, ce soir, établir une corrélation entre les 600 000 dollars de récompense promis en 2016 pour sa tête, la montée en puissance de l’islam radical et ce qui vient d’arriver au symbole de la lutte contre l’obscurantisme religieux.
Pourquoi n’a-t-on pas assez écouté cette voix qui répétait que “ce qui se cachait derrière ce respect pour l’islam était de la peur”.
Sarah Cattan
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