« Cet été, on se jette à l’eau pour galber harmonieusement sa silhouette et se sculpter un corps ferme en douceur… » m’enjoint Le Figaro.
On voit bien que c’est un journal de droite, qui pense que j’ai tout mon temps dans la journée pour galber et sculpter ma silhouette.
On voit bien que c’est un journal de nantis, qui pense que j’ai une piscine pour moi tout seul, et que patauger dans un bouillon de culture à l’Aquaboulevard c’est pour la banlieue.
« No gas, no carbone », me somment les activistes écologistes qui se sont collé les mains sur un chef d’œuvre de Botticelli à la Galerie des Offices de Florence.
On voit bien qu’ils sont respectueux de l’environnement car ils affirment qu’ils ont utilisé une colle bio pour leur action militante.
On voit bien que ce ne sont pas des crétins, car ils ont dit que la culture ne sert à rien si l’air n’est pas respirable sur cette planète.
J’ai un copain qui a une maison en Toscane, dans les vignes, pas loin de Florence. Il m’invite pour le mois d’août. La piscine n’est pas très grande, mais on ne sera pas nombreux. J’ai accepté l’invitation. Je culpabilise un peu d’y aller en bagnole, mon compte carbone étant déjà très à découvert.
Mais j’ai besoin de sculpter mon corps et de me cultiver.
© Daniel Sarfati
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