Entré en littérature avec Au chic ouvrier pour premier roman, je ne puis me taire devant ce gauchisme vestimentaire, qui choisit les oripeaux de la mondialisation contre l’élégance française.
S’il y a un point de vue social et écologiste dans le vêtement, il s’appuie sur la critique de la production : les nippes de nos députés débraillés viennent de l’industrie la plus polluante, la fibre synthétique, et elles sont fabriquées dans les bagnes de l’Asie, par des ouvrières payées moins d’un dollar par jour, et, souvent par des enfants.
La France, jadis centre mondial de l’habillement, a abandonné les matières naturelles, biodégradables et renouvelables qu’elle produisait, la laine, le lin, la soie, le cuir et la fourrure.
La mondialisation a détruit les savoir-faire des tisserands de Roubaix et des dentelières de Calais, des tanneurs d’Annonay et des cordonniers de Roman, des pelletiers et des fourreurs du Faubourg Poissonnière, des chemisiers et des tailleurs du Sentier, des maroquiniers de Belleville et de Ménilmontant.
Ces gens qui se réclament du prolétariat ont oublié que la première révolte ouvrière fut celle des ouvriers de soieries de Lyon, les Canuts, réduits au chômage par la crise du mûrier de la Drôme et la modernisation du métier à tisser.
Pour que les Canuts vivent, il fallait porter de la soie, de la belle soie… Nos grands écolos préfèrent le polyester à la fourrure naturelle, j’en fait la démonstration dans mon Éloge de la fourrure.
Nos révolutionnaires ignorent l’histoire du socialisme français, celle de Jules Guesde, député élu par les ouvriers des lainières de Roubaix, celle de Jaurès, assumant la redingote et le chapeau melon, parfois même le haut de forme, celle du Front Populaire, conduit par l’élégant Léon Blum, inséparable de son feutre aux larges bords et par Maurice Thorez, qui exigeait une tenue impeccable des représentants de la classe ouvrière. Pour ne pas remonter aux Constituants en bas de soie, qui votaient l’abolition des privilèges et la Déclaration des droits de l’homme, quand les chefs débraillés des Sans-Culottes souillaient la Révolution par les massacres de Septembre…
© Guy Konopnicki
Né après, du côté de La Place de la Nation, sur la Ligne 9 du métro parisien, sensible Au Nouveau chic ouvrier, ce qui n’interdit pas l’Eloge de la fourrure et moins encore celui de La France du Tiercé, Guy Konopnicki redoute Le silence de la ville, s’inquiète de La gauche en folie, assume La faute des Juifs et avoue avoir un peu évolué depuis Le jour où De Gaulle est parti… Ces titres et quelques autres le définissent, romancier et journaliste, Konop dans la Série Noire et Chroniqueur à Marianne.
Ce Monsieur est la parfaite illustration de la phrase, « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. »
Je recommande dans Le Figaro, un subtil article de David Brunat, Petit éloge de la cravate. https://www.lefigaro.fr/vox/societe/david-brunat-petit-eloge-de-la-cravate-20220729