Après avoir tenté de le minimiser, Israël prend désormais très au sérieux le contentieux qui l’oppose à Moscou. La Russie demande la fermeture de l’Agence juive, l’organisme qui gère l’émigration des juifs. Mais à Jérusalem, on estime que le différend entre les deux pays est plus large.PUBLICITÉ
À l’issue d’une réunion spéciale, le Premier ministre Yaïr Lapid a ordonné de préparer des mesures si la Russie persiste à exiger la fermeture des bureaux de l’Agence juive. « Une telle décision, avertit le Premier ministre israélien, affectera nos relations avec la Russie. » Punir l’Agence juive pour la position d’Israël avec l’Ukraine est déplorable, souligne de son côté Nahman Shaï, le ministre israélien de la Diaspora. Les juifs russes ne seront pas pris en otage, ajoute-t-il.
Créée en 1929, l’Agence juive s’occupe notamment d’organiser l’émigration vers Israël de personnes d’origine juive. Les officiels russes justifient leur décision de fermer l’agence juive par « le respect de la loi russe ».
Il s’avère que ce n’est pas seulement le rôle des émissaires de l’Agence juive qui est remis en question. D’autres organisations juives en Russie ont reçu des lettres de mise en demeure, indiquent leurs représentants en Israël.
À cela s’ajoutent d’autres contentieux plus anciens entre la Russie et Israël, comme la restitution de plusieurs bâtiments à Jérusalem, notamment une partie l’église Alexandre Nevski dans la Vieille ville. Un dossier sur lequel Israël se montre récalcitrant. Un responsable israélien estime que les Russes exercent une forme de vengeance à l’égard d’Israël.
Michel Paul est le correspondant de RFI à Jérusalem.
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