Philippe Herbel. Quartier de la Guillotière à Lyon, là où trois policiers ont été pris à partie par une foule de délinquants

En ce début d’après-midi, malgré cette chaleur étouffante qui emprisonne la capitale des Gaules depuis plusieurs jours, je suis allé faire un tour place Gabriel Perri, dans le quartier de la Guillotière à Lyon, là où trois policiers ont été pris à partie par une foule de délinquants mardi dernier.

La situation a bien changé. À 14h30 étaient présentes trois camionnettes de CRS et une de police. Les CRS patrouillaient par groupe de six, lourdement équipés et armés. Ça calme.

Je me suis assis à la terrasse d’un de ces nombreux bars du quartiers où tous les clients sont des hommes. J’ai commandé un café et observé les passants. Très peu d’origine européenne, à part quelques uns sortant du tram ou du métro, ou allant le prendre. Il faut savoir que les stations de transport en commun qui se trouvent là sont tout de même fréquentées, malgré la situation, car il est encore plus risqué de se rendre à la station suivante ou précédente en marchant.

Je me suis mis à discuter avec un homme d’une trentaine d’années d’origine maghrébine et habitant le quartier. Son avis sur la situation est simple : il faut installer une base militaire sur la place. Radical mais efficace, et il m’a expliqué pourquoi : beaucoup des délinquants qui traînent par ici sont venus “du bled” parce qu’il n’y a rien à faire là-bas. Le problème est qu’ils n’ont jamais eu de leur vie un emploi avec des obligations et des horaires. Ne parlons pas de l’école ou des études. C’est pourquoi les mineurs isolés âgés (officiellement) de 16 à 18 ans, par exemple, refusent tout ce que les éducateurs leur proposent comme formations ou stages. Il m’a dit aussi que la police française était considérée comme faible et “gentillette” par beaucoup de ces jeunes hommes venus de pays où elle a moins d’égards.

Globalement, il faut comprendre qu’on a laissé, progressivement depuis une vingtaine d’années, s’établir dans ce coin une véritable alter-société dans laquelle toutes nos références sont inconnues ou contestées. Nos valeurs, nos règles ne sont ni comprises, ni acceptées.

👉 La situation est grave mais pas désespérée.
On peut agir, à condition de le vouloir vraiment.

La première chose à faire est de conserver une présence policière massive en permanence pendant au moins un an et sans interruption.

La seconde est d’expulser le plus possible d’immigrés clandestins qui vivent dans cette zone ou la fréquentent. La seule solution pour cela est de les placer dans des centres de rétention où ils resteront tant qu’ils refuseront de repartir dans leur pays d’origine, avec une somme modeste mais leur permettant de se retourner.

La troisième est de lancer une grande campagne de contrôle des commerces associant la répression des fraudes, la police, l’URSSAF, les impôts, les douanes, etc, pour nettoyer le quartier de ces commerces qui le font ressembler à celui d’une ville du tiers-monde.

La quatrième est d’établir un accord entre la police et la justice pour que soit accordé une attention particulière aux délits commis dans la zone.

La mairie doit, elle, arrêter les audits et les concertations ainsi que les actions ridicules comme les installations d’urinoirs et les ateliers je-ne-sais-quoi pour les désoeuvrés traînant dans le coin. Elle doit investir dans l’installation de plus de caméras, et dans des fonctionnaires dédiés pour les utiliser.

Le ministère de l’intérieur doit s’activer pour fournir les 200 policiers manquants à Lyon sur les 300 promis il y a deux ans.

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En repartant, j’ai croisé une jeune femme d’origine africaine, grande, élégante et au port altier, sortant de la rue où se trouve une vingtaine de magasins de produits de beauté pour femmes noires. Probablement pas de Lyon, elle tirait un bagage cabine avec posé dessus un grand sac à main entrouvert. C’est toujours émouvant une telle innocence… Je lui ai expliqué en quelques mots où elle mettait les pieds. Elle est repartie en direction du métro son sac à l’épaule, bien serrée sous son bras.

Quand on pense qu’il y a bientôt quarante ans — j’étais minot — envoyé par ma mère, son porte-monnaie dans la main, j’allais tranquillement rendre les bouteilles consignées, acheter du pain et des gâteaux avant d’aller faire remplir une bouteille de lait.

Le quartier était encore civilisé, de culture française et vivable. Il n’existait qu’une zone peu étendue autour de la place Bahadourian où il était déconseillé de s’aventurer seul. Aujourd’hui cette place a été rénovée avec des aménagements et du mobilier conçus pour résister à tout ou presque, mais c’est surtout l’installation d’un commissariat, même s’il manque de personnel, qui a permis de pacifier l’endroit.

Cependant, deux rues plus loin, et sur des centaines de mètres, c’est un autre monde où faire revenir une façon de vivre normale demandera des moyens, du temps et surtout une résolution qui actuellement n’existe pas chez les responsables politiques locaux et nationaux.

© Philippe Herbel

Dos droit et tête haute. Les pieds, à l’ouest depuis un Covid grave. Premier roman à paraître

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