Une quarantaine de députés issus des quatre groupes de gauche à l’Assemblée ont cosigné une proposition de résolution demandant la condamnation de «l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid». Pour l’avocat, une partie de la gauche a du mal à transiger avec l’antisémitisme.
Je ne me donnerai pas le ridicule de discuter la résolution de demande de boycott d’Israël, déposée par trente-huit députés de cette extrême gauche qui n’existe pas, faute de la nommer, inspirés par un islamo-gauchisme imaginaire, inventé paraît-il de toutes pièces par l’extrême droite.
Par principe, je refuse d’argumenter contre l’antisémitisme quand je le ressens dans ma chair éduquée.
Quand je sais que l’insulte pour disqualifier – nazisme ou apartheid – a remplacé délibérément l’argument documenté.
Quand je constate un ressentiment à caractère obsessionnel, comme déposer une résolution, toutes affaires cessantes, quelques jours seulement après leur élection, alors que la France se débat dans d’immenses et urgentes difficultés.
Quand un double standard disproportionné est appliqué à l’individu juif ou l’État juif, alors que l’on ferme les yeux au terrorisme islamique qui massacre en Israël – Palestine des juifs ou sept cents chrétiens dans les trois derniers mois au Nigeria en silence.
Quand enfin l’état du peuple juif est traité comme le Juif des états.
Je sais bien à qui j’ai à faire. Et je ne discute pas.
Le seul double et triste intérêt de cette nouvelle pitrerie parlementaire gauchisante est de constater une nouvelle fois que l’antisémitisme, en France, est incarné essentiellement par l’extrême gauche dans sa manifestation politique ou intellectuelle la plus dangereuse.
Et que cet antisémitisme gauchisant correspond très exactement au portrait du juif renversé, tel que détesté hier par l’extrême droite.
Plus généralement, mon lecteur sait bien que le combat que je mène contre les dangers d’une extrême gauche traitée avec trop de bienveillante indulgence est mon combat premier.
C’est dans ce cadre que j’ai publié récemment, à dessein pour provoquer le débat, un Manuel de résistance au fascisme d’extrême gauche.
J’avais bien évidemment tenu dans un chapitre à faire un sort particulier à l’anti sionisme maladif de la gauche extrême, qui est à mon sens l’une des manifestations les plus évidentes de sa dérive fascisante.
Avant que d’expliquer que ce palestinisme de gauche, qui épouse aveuglément le narratif arabe de Palestine, n’est qu’un avatar de l’islamo- gauchisme, je tiens à écrire qu’on peut parfaitement être sensible à la cause arabe palestinienne sans être palestiniste.
J’ai toujours soutenu que les Arabes de Palestine avaient un bon dossier qu’ils avaient lamentablement sacrifié sur l’autel d’un islamo – nationalisme fermé à tout compromis territorial.
Tous les gouvernements de la gauche israélienne de Pères à Barak auront proposé aux représentants des Arabes de Palestine la maîtrise de la quasi-totalité des territoires contestés, en ce compris une partie de Jérusalem – Est.
La fin d’un État pour le peuple juif sur la moindre partie d’un territoire qu’ils considèrent comme le leur pour des raisons historico-religieuses, les intéresse bien davantage que la création d’un énième état arabo-musulman sur une partie du territoire convoité par deux peuples aux droits légitimes concurrents.
Cette déploration de l’absence d’un partenaire pour une paix définitive par un compromis territorial qui en requiert deux, ne me fait certainement pas oublier la médiocrité du personnel politique israélien, recruté par un système électoral à la proportionnelle intégrale criminogène.
Mais même le plus éclairé des politiciens israéliens n’est pas en mesure de remédier à un irrédentisme islamo- palestinien fasciné par la violence terroriste et antisémite que, précisément, les palestinistes d’extrême gauche regardent avec tendresse.
Ainsi, la gauche extrême fait montre de bienveillance à l’égard du mouvement terroriste issu des Frères Musulmans, Hamas, fondamentalement et officiellement antisémite, qui envoie régulièrement des missiles sur Israël, tandis qu’elle regarde répliquer l’état démocratique israélien avec une sévérité illimitée bornée.
Pour le premier, indulgence et compassion maximale ; pour le second, détestation et indifférence pour ses habitants.
Cette indifférence gauchisante pour le sort des juifs en Israël est de la même eau croupie que celle qui regarde avec des yeux vides les juifs français se faire massacrer par des islamistes maison ou d’importation.
J’en viens à l’antisémitisme mutant, tel que je l’avais déjà décrit dans Le Nouveau Bréviaire de la Haine (Ramsay 2001).
Il faut bien comprendre que dans l’inconscient de l’islamo-gauchiste, le plus fanatique des Arabes palestiniens est aimable parce qu’il incarne l’altérité et le Juif israélien détestable parce qu’il défend les frontières d’un état-nation occidental, comme un vulgaire patriote français portant béret.
Allons plus loin: alors que l’extrême gauche adore le juif déporté en pyjama rayé, elle voit l’Israélien qui se défend comme un blanc au carré.
Le fasciste d’extrême droite abhorrait le stéréotype du juif métèque veule et apatride. Le fasciste d’extrême gauche abhorre le stéréotype du juif nationaliste et belliqueux.
«Dis-moi comment tu es, je te dirai comment je te hais», dit l’antisémite intemporel au juif du présent.
À l’aide de cette description explicative d’un virus antisémite mutant au gré de l’histoire juive, on peut comprendre que ceux qui en France prennent sans barguigner pour argent comptant les accusations d’une famille de délinquants plutôt que les affirmations de la police française qu’ils taxent de raciste systémique, sont très exactement les mêmes qui ne voient pas d’inconvénients à ce que le Hamas bombarde aveuglément la population israélienne mais voient comme une infamie l’obligation de lui répliquer en visant les terroristes mais au risque d’atteindre des civils délibérément utilisés comme boucliers.
C’est donc sous l’empire de cette idéologie qui ne se caractérise pas par sa finesse, qu’en France, le PCF, les Insoumis ou quelques écologistes en perdition incarnent politiquement cet islamo-gauchisme viral, autant par passion idéologique létale que par nécessité électorale vitale.
C’est ainsi que Mélenchon a toujours soutenu l’antisémite Corbyn. C’est aussi le responsable de la France insoumise, David Guiraud (signataire de la résolution parlementaire précitée ) qui, en mai dernier, n’a pas hésité sur Twitter à faire croire que de jeunes juifs dansaient de joie à la vue de la mosquée Al Aksa en feu. Il ne s’agissait que de deux arbres en flammes …. Bien que j’eusse dénoncé cette fausse information et que la très sérieuse Samira El Gadir, traqueuse de mensonges sur TF1, m’ait emboîté le pas, notre pyromane politique des banlieues n’a pas renoncé à son brûlot inflammable. Pourtant depuis Ilan Halimi jusqu’à Mireille Knoll en passant par l’hypercasher et Mohammed Merah, la dangerosité islamique pour les juifs français ne relève ni de la spéculation ni du fantasme.
Mais on ne peut appréhender ce dévoiement de l’islamo-gauchisme politique sans constater les dérives associatives ou médiatiques de la dernière décennie.
Sur le plan médiatique, le palestinisme bénéficie d’une puissance de feu identique à sa matrice idéologique islamo- gauchiste.Gilles-William Goldnadel
Ainsi, Amnesty International, qui a précisément accusé Israël contre l’évidence factuelle aveuglante de pratiques d’Apartheid, n’est plus cette respectable organisation qui avait autrefois pour noble but de faire libérer des prisonniers incarcérés pour des raisons politiques.
Amnesty est aujourd’hui une ONG gauchisante qui milite en faveur des migrants illégaux et sa nouvelle présidente s’était déjà décrédibilisée en relayant, sur les réseaux sociaux, un fausse information accusant Israël d’avoir empoisonné Arafat, ce que même la veuve de ce dernier, Souha, ne soutient pas …
Sur le plan médiatique, le palestinisme bénéficie d’une puissance de feu identique à sa matrice idéologique islamo- gauchiste.
Les mêmes journaux développant la thématique d’une police française raciste ont, en bonne logique, épousé la tendance à la sévérité infinie pour l’un et à l’indulgence sans limites pour l’Autre.
C’est ainsi, pour ne prendre que l’exemple le plus baroque, que le Monde (qui soutint officiellement lui aussi Corbyn contre Johnson dans un éditorial) en est à présent à publier régulièrement les articles unilatéraux d’une journaliste militante, Clothilde Mraffko, qui, parallèlement, dans une revue Middle East Eye, financée selon La Tribune, par les Frères Musulmans, reproche aux sionistes d’avoir défiguré la Palestine en plantant des arbres et en asséchant des marais.
La résolution honteuse de parlementaires égarés n’est donc que le dernier avatar sans grandes conséquences de cet islamo gauchisme politique et médiatique que la tartufferie morale inconséquente ne saurait voir en face.
J’ai vu que la communauté juive organisée avait bien voulu la dénoncer.
Qu’il soit permis à celui qui crie dans le désert depuis trop longtemps que ce n’est pas l’extrême – droite fantomatique le danger mais l’extrême – gauche en majesté médiatique, de murmurer que mieux vaut tard que jamais.
Mais qu’il est tout de même bien tard pour les juifs français.
© Gilles-William Goldnadel
Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox.
Merci à Corinne Berrebi
Cher GWG , je tiens a preciser qu au dela de l extreme gauche , c est un grand pan de l appareil politico mediatico institutionnel français qui est pourri par l antisionisme plus ou moins virulent :
Les macron , le drian et autres pitres qui ont insulté Israel et le peuple juif jusque dans sa capitale , les ignares du PS actuel et toute la belle bourgeoisie bien blanche ralliée au panache foireux de notre » president » en sont largement infectés .
Donc , svp, ne polarisons pas sur melenchon car les millions de voix arabes et les millions de dollars qatari interressent toute cette classe dominante veule et corrompue presque sans exception .
Rien à redire évidemment, je suis parfaitement d’accord avec G.W. Goldnadel.
Mais j’avoue qu’à la lecture de certains détails que j’ignorais, les bras m’en sont tombés Ce n’est pas possible, c’est une blague ? On ne peut pas être con à ce point-là ? Si ?
« Clothilde Mraffko, qui, parallèlement, dans une revue Middle East Eye, financée selon La Tribune, par les Frères Musulmans, reproche aux sionistes d’avoir défiguré la Palestine en plantant des arbres et en asséchant des marais. »
Je n’en reviens pas …