Charles Rojzman. Le lapsus de la Mairie de Paris 20ème porte la marque de l’infâmie

À l’occasion de la commémoration de la rafle du Vélodrome d’hiver des 16 et 17 juillet 1942, la mairie du 20ème arrondissement a publié en guise d’hommage aux victimes un texte qui, s’il n’a pas été soigneusement étudié par son service de communication, s’apparente à un énorme lapsus qu’elle devait retirer face aux protestations, toute honte bue, quelques jours plus tard.

« Il y a quatre-vingts ans la France acceptait de livrer des milliers de françaises et de français à l’Allemagne nazie les 16 et 17 juillet 1942, des personnes juives, tsiganes, communistes, LGBT sont arrêtées à Paris, embarquées au Vélodrome d’hiver puis déportées vers les camps de la mort ».

S’il s’agit d’un lapsus, comme tous les lapsus celui-ci trahit l’inconscient de cette gauche composée de socialistes, d’écologistes et de communistes, un inconscient qui dit tout à la fois le déni du réel, l’antisémitisme masqué et la victimisation des minorités.

Cette gauche nie le réel au profit de fantasmagories forgées par son idéologie.

Alors que la rafle du Vélodrome d’Hiver a entraîné la déportation exclusivement de juifs étrangers- avec leurs enfants souvent nés sur le sol français ce qui est assez horrible en soi- le texte publié par la mairie du vingtième parle de milliers de français, mais aussi de communistes, tziganes, et d’homosexuels.

Le réel est ignoré au profit de l’idéologie qui cherche à démontrer que cette rafle a été organisée par cette même extrême -droite qui aimerait aujourd’hui déporter les immigrés musulmans et leurs enfants, les roms et persécuter les homosexuels.

Cette gauche dévoile également son antisémitisme caché sous le voile pudique et prétendument vertueux de l’antisionisme car elle n’entend pleurer que les juifs morts, victimes de la droite collaborationniste.

En refusant d’écrire que la rafle n’a concerné que les juifs, elle trahit le fonds de sa pensée qu’il n’existe pas de singularité de la shoah et que par conséquent les juifs, autrefois victimes parmi d’autres, peuvent devenir les bourreaux des palestiniens.

Enfin, cette rafle représente l’éternelle persécution de la victime par les puissants, une des fantasmagories favorites de cette gauche qui a choisi de devenir le porte-parole des victimes de son choix en abandonnant l’universalisme de son combat contre toutes les oppressions.

En effet, la victimisation des minorités est devenue le drapeau de cette gauche qui voit dans le musulman, le rom, l’immigré, le clandestin le prolétaire transfiguré par sa souffrance, le héros christique, crucifié par les riches et les puissants, dont le bras armé est, une fois de plus l’extrême-droite, autrefois pétainiste, aujourd’hui représentée par Eric Zemmour et le Rassemblement national.

Ainsi, cette commémoration de la rafle du Vélodrome d’Hiver devient l’instrument d’une propagande honteuse qui n’hésite pas à utiliser le mensonge et le déni du réel en trahissant ses pensées secrètes sur son véritable combat qui se dit républicain mais qui n’est plus celui de Jaurès et de la gauche laïque et universaliste.

© Charled Rojzman

Charles Rojzman est Essayiste et Fondateur d’une approche et d’une école de psychologie politique clinique, « la Thérapie sociale », exercée en France et dans de nombreux pays en prévention ou en réconciliation de violences individuelles et collectives.