Sur les traces des enfants juifs déportés du 11e arrondissement de Paris

L’exposition « Sur les traces des enfants juifs du 11e arrondissement de Paris » fut présentée du lundi 27 janvier au 7 février 2020 dans la salle d’exposition de la mairie du 11e à Paris de 10h à 18h, le jeudi à 19h30 (Entrée libre).

Au déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale, le 11e est l’un des deux arrondissements parisiens qui compte le plus de familles juives. 1642 enfants âgés de 28 jours à 18 ans qui habitaient cet arrondissement ou avaient fréquenté ses écoles, seront déportés vers les camps nazis. Grâce à des documents d’archives, des témoignages et des photographies, ces mineurs sont au cœur d’une exposition portée par l’Association pour la Mémoire des Enfants Juifs Déportés du 11e (AMEJD-XIe ) et l’association L’Enfant et la Shoah-Yad Layeled France.

Le visiteur pourra découvrir dans la salle d’exposition de la mairie du 11e arrondissement de grands panneaux. Certains d’entre eux retracent des destins individuels : place de l’enfant dans sa famille, circonstance de son arrestation et témoignage actuel le concernant. D’autres rappellent la vie des familles juives face à la montée des discriminations, leurs tentatives d’échapper aux arrestations et la solidarité qui a permis le sauvetage de certaines d’entre elles.

Les organisateurs de cette exposition à destination d’un public large espèrent des visites des écoles, collèges et lycées à l’occasion des commémorations accompagnant la date du 27 janvier, Journée internationale à la mémoire des victimes de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité.

Un travail d’enquête pour la mémoire

Depuis vingt ans l’Association pour la Mémoire des Enfants Juifs Déportés (AMEJD-XIe) avec la participation du corps enseignant et l’implication de leurs élèves s’attache à rendre une identité aux 1642 enfants juifs déportés du 11e arrondissement de Paris en menant une véritable enquête, à partir de leurs noms recherchés dans les registres scolaires. Dans chaque quartier, dans chaque école, elle a pu faire graver une plaque commémorative rappelant le souvenir de ces enfants déportés à ceux qui fréquentent aujourd’hui les mêmes écoles.

Un travail de pédagogie pour la mémoire

L’association L’Enfant et la Shoah-Yad Layeled France conçoit et diffuse des ressources pédagogiques pour aider les enseignants à faire réfléchir les élèves sur le quotidien des enfants juifs pendant la Shoah, sur l’antisémitisme, l’exclusion et le racisme.

Contacts

AMEJD du XIe
06 15 10 09 08
exposition.amejd11e@gmail.com
www.amejd11.org

L’enfant et la Shoah
Galith Touati
06 68 29 29 41
info@yadlayeled.org
www.lenfantetlashoah.org

L’AMEJD du 11e remercie l’ensemble des personnes qui se sont impliquées dans la conception de l’exposition et celles qui ont témoigné pour retrouver les parcours des enfants déportés entre 1942 et 1944, dont seuls certains
figurent dans cette exposition.


Au bout des rails
Pour échapper aux ra es
De la police de Vichy
Des enfants furent placés
Dans des familles d’accueil
Parmi eux
Se trouvait Felix
Qui en dehors
Des heures de classe
Se réfugiait toujours
Sur une voie
De chemin de fer désaffectée
Ce n’était pas pour jouer
Au chef de gare
Mais avec une pierre
Il frappait sur les rails
Avant d’y coller son oreille
D’après lui
Il cherchait à entrer en communication
Avec sa mère
Déportée dans un camp
Qu’il croyait situé
Au bout des rails
Chaque jour
Il frappait, frappait
Et frappait encore
Mais en retour :
Rien
Cinquante ans après
Accompagné
De ses petits-enfants
Felix s’est rendu
En pèlerinage
Au camp d’Auschwitz-Birkenau
Découvrant que l’inimaginable
Avait pu se produire
Là-bas
Marc VALENCE
(2003)


Shoah
C’est un terrible cyclone
Qui éteint les chandeliers
Et qui marque de l’étoile jaune
Les Juifs pour les déporter
C’est une longue caravane
Toute une suite de convois
C’est un  lm de Claude Lanzmann
Qu’on voit qu’on voit et qu’on voit
C’est une montagne de cendres
Sommet d’inhumanité
Il n’y a que les salamandres
Qui aux  ammes ont résisté
C’est une traînée de fumée
Sortie des fours crématoires
Ne s’étant pas dissipée
Elle reste fumée mémoire
C’est une rivière de pleurs
Qui emporte des violons
Les archets toujours joueurs
Y ricochent en sanglots longs
C’est un sourire effacé
Pour le petit orphelin
Il était enfant caché
Et puis le voilà témoin
C’est une tragique page d’histoire
Que le temps n’a pas gommé
Page écrite à l’encre noire
Et signée d’une croix gammée.
Marc VALENCE
(Septembre 2000)


Tous les quartiers du 11 èmearrondissement portent aujourd’hui la trace
des arrestations et de la déportation des enfants.
Dans les établissements scolaires et sur leurs façades, des plaques commémoratives rappellent le souvenir de ceux qui ne sont pas revenus.
• Dans le quartier Roquette, des plaques commémoratives dans 11 écoles élémentaires et 3 écoles maternelles.
473 enfants ont été déportés, dont 214 sans leurs parents.
• Dans le quartier de la Folie-Méricourt, des plaques commémoratives dans 7 écoles élémentaires et 2 écoles maternelles.
339 enfants ont été déportés, dont 183 sans leurs parents.
• Dans le quartier Saint-Ambroise, des plaques commémoratives dans 6 écoles élémentaires et 2 écoles maternelles.
208 enfants ont été déportés, dont 93 sans leurs parents.
• Dans le quartier Sainte-Marguerite, des plaques commémoratives dans 8 écoles élémentaires et 3 écoles maternelles.
321 enfants ont été déportés, dont 150 sans leurs parents.
• Au lycée Voltaire, des plaques commémoratives rappellent que 51 lycéens
ont été déportés. 49 d’entre eux ont été exterminés,
13 habitaient le 11e arrondissement.
Entre le 17 juillet 1942 et le 11 août 1944, ils sont envoyés à la mort par 67 convois.
Les enfants déportés sont exterminés dans leur grande majorité à Auschwitz, mais aussi à Maïdanek et Sobibor en Pologne, à Buchenwald et Bergen-Belsen en Allemagne, à Kaunas-Kovno et Reva dans les Pays-Baltes.
Seuls 60 d’entre eux survivent à la déportation.

Lire la suite en cliquant sur le lien ci-dessous:

https://amejd11e.files.wordpress.com/2018/10/livret_expo2018_amejd11__lowdef.pdf

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1 Comment

  1. ça fait mal de voir ces petits visages innocents d’enfants envoyés à la mort. ça fait mal aussi de penser qu’il y a eu des êtres dits « humains » capables de concevoir et d’exécuter un tel crime, une horreur sans nom.

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