Tribune Juive

Judith Waintraub et Charles Jaigu. Recrudescence des contaminations: faut-il avoir encore peur du Covid?

François Braun remplace Brigitte Bourguignon, battue aux législatives, au ministère de la Santé. BERTRAND GUAY/AFP

DÉCRYPTAGE – La France connaît une septième vague de contaminations, mais l’exécutif a renoncé à restreindre à nouveau les libertés. L’arrivée du variant Omicron, moins létal, n’est pas la seule explication.

Fini les passes, sanitaire ou vaccinal, les fermetures de lieux recevant du public et les couvre-feux. Le confinement? Relégué au musée des barbaries moyenâgeuses! Quant au masque, son port sera volontaire ou ne sera pas. Le projet de loi visant à succéder à l’état d’urgence sanitaire, qui prendra fin le 31 juillet, fait table rase de toutes les contraintes inventées par le génie administratif depuis l’apparition du Covid-19. Il se contente d’assurer le maintien des outils de surveillance de l’épidémie et de prévoir la possibilité d’instaurer si nécessaire un contrôle sanitaire aux frontières.

Ce choix est-il politique ou répond-il à la nouvelle donne épidémique induite par l’arrivée du variant Omicron? Les deux, mon général! L’option du masque obligatoire a fait débat au sein de l’exécutif. Emmanuel Macron, qui y était opposé, a tranché. Depuis qu’il a refusé de reconfiner les Français, fin janvier 2021, malgré les injonctions des pontes de la santé publique, le président est le relais le plus efficace des «rassuristes» au sommet du pouvoir.

Peut-être aussi est-il plus conscient que ses ministres de la nécessité de ne pas dilapider un crédit politique déjà largement entamé par les législatives. La reprise épidémique a fait partie des discussions entre l’exécutif et les oppositions. Toutes ont exprimé un refus clair et net de «nouvelles mesures coercitives» pour reprendre la formule d’Alain Marleix, patron des députés Les Républicains, après la conférence en visio sur le sujet, organisée le 30 juin par Élisabeth Borne avec les présidents des groupes à l’Assemblée nationale. La France insoumise et le Rassemblement national qui, eux, avaient massivement voté contre la transformation du passe sanitaire en passe vaccinal, alors que le groupe LR s’était divisé, sont sur la même ligne. Ainsi que la plupart des députés macronistes, MoDem et apparentés.

Très faible efficacité du vaccin

Cette unanimité parlementaire correspond à l’évolution de l’opinion. Les restrictions de libertés ont suscité beaucoup moins de protestations chez nous que chez nos homologues européens, avec des manifestations certes récurrentes mais de peu d’ampleur comparées aux mobilisations à Berlin, Bruxelles ou Copenhague. Le «Gaulois réfractaire» ne l’a pas été tant que ça, du moins jusqu’au passe vaccinal, soumis aux parlementaires pour adoption alors que les données sur la très faible efficacité du vaccin contre la transmission du virus commençaient à circuler.

«Il y aurait eu un vrai risque politique à poursuivre avec le passe» estime l’épidémiologiste Martin Blachier, qui l’a combattu. Pour lui, «Olivier Véran a commis une erreur de lecture des courbes en voulant l’imposer» «C’est une faute grave qui va laisser des traces pendant des années, regrette-t-il. Le passe vaccinal est devenu le point Godwin des discussions sur le virus. Il a alimenté le complotisme parce que c’était pire qu’une obligation, une obligation déguisée.» Olivier Véran n’est plus ministre de la Santé, mais porte-parole du gouvernement, après un passage éclair aux Relations avec le Parlement. Martin Blachier espère désormais que «l’exécutif réparera la décision brutale prise contre les soignants non vaccinés, comme promis par Emmanuel Macron» . Le chef de l’État avait déclaré le 2 juin à Marseille: «Dès que le Conseil scientifique dira qu’on est en phase endémique, on pourra réintégrer les soignants non-vaccinés.». Mais mardi, le nouveau ministre de la Santé François Braun a dit que ce n’était «pas d’actualité» . Voilà qui promet lors du débat parlementaire!

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Judith Waintraub et Charles Jaigu

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