Tribune Juive

Fabrice Nordmann. Mélenchon antisémite? Oui, assurément

« Bien sûr Jean-Luc Mélenchon n’est pas antisémite mais… », « Qui pourrait croire que JLM soit antisémite ? », « L’accuser d’antisémitisme serait stupide », « Simple maladresse »…

Et si le vrai point commun entre Mélenchon et Jaurès était finalement l’incroyable indulgence dont ils bénéficient pour des propos notoirement et univoquement antisémites répétés ad nauseam ?

Depuis 2014, JLM les multiplie, maîtrisant toutes les références et jouant sur tous les niveaux, du vieil antisémitisme apostolique et romain : « Je ne sais pas si Jésus était sur la croix, mais je sais qui l’y a mis, ce sont ses compatriotes », au plus moderne : « un peuple supérieur aux autres », « N’essayez pas de nous faire baisser les yeux », « génuflexion devant les ukases arrogantes des communautaristes du CRIF : c’est non. », à l’ennemi de l’intérieur maurassien : à propos de manifestants en soutien à Israël pendant le conflit de 2014 « Si nous avons quelque chose à dénoncer c’est ceux de nos compatriotes qui ont cru bien inspiré d’aller manifester devant l’ambassade d’un pays étranger ou d’aller servir sous ses couleurs les armes à la main. », en réponse à un internaute qui l’interpellait sur le partage d’un dessin anti-Charlie : « Le Likud vous rend fou », ou encore dans sa lettre de démission de la mission parlementaire sur la Nouvelle-Calédonie, dans laquelle il explique refuser de siéger aux côtés de M. Valls, accusé de « proximité avec l’extrême-droite israélienne ».

Les exemples sont tellement nombreux et indiscutables qu’il paraît inutile de questionner la véracité de l’antisémitisme de Mélenchon (nous reproduisons certains extraits ci-dessous).

Ce qui frappe est l’impunité dont il bénéficie dans le débat public.Trois mécanismes semblent l’expliquer :

1) la rhétorique de JLM elle-même qui a trouvé l’arme ultime : l’antisémitisme n’existe pas, jamais ! Quand A. Finkielkraut se fait agresser en plein Paris par des gilets jaunes (« Barre-toi, sale sioniste de merde ! », « rentre en Israël », « la France est à nous »…), Mélenchon ne voit pas d’antisémitisme mais une « instrumentalisation de l’antisémitisme ». Comment être coupable de quelque chose qui n’existe pas ?

2) la confusion entretenue entre la réalité et une partie de Jacques-a-dit : si JLM dit qu’il n’est pas antisémite, alors il ne l’est pas, s’il dit ne pas avoir prononcé une phrase, alors ne l’a pas dite.

3) ses propos sont interprétés comme des excès, des maladresses, du franc-parler. Bref, rien que de très positif dans l’imaginaire gaulois.Toujours est-il que Mélenchon, tout antisémite qu’il soit, n’en est pas fou pour autant.

Ainsi ses menaces de poursuites en diffamation ne se concrétisent jamais, car il sait bien qu’il serait débouté tant les preuves sont claires et nombreuses.

Son ami Pascal Boniface, moins lucide, vient d’en faire les frais puisque la Justice vient de juger que le qualifier « d’antisémite pro Qatar » n’était pas de la diffamation.


Des images didactiques sur le sujet sont consultables sur la page Facebook de La Cheuille de Fou.

© Fabrice Nordmann


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