« A une époque de supercherie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire » écrivait George Orwell, et Julian Assange est bien placé pour le savoir. Le fameux lanceur d’alerte va probablement être extradé vers les USA, qui ont bien sûr pu compter sur le soutien sans faille de leurs supplétifs européens : qu’un homme puisse être traité comme un criminel pour avoir révélé des vérités est tout à fait représentatif de ce qu’est devenu le monde occidental au niveau idéologique, politique et sociétal.
En France, les rares intellectuels présents dans le vide cérébral de l’espace public n’échappent pas à cette inversion totale des rôles : les procès diffamatoires intentés à Georges Bensoussan et Céline Pina en sont de parfaites illustrations.
La vision de la société et du monde véhiculée par la télévision, Hollywood, Netflix ou les pseudo « sciences sociales » n’étant qu’une gigantesque négation ou inversion du réel, toute expression de la vérité est appelée à être de plus en plus criminalisée. L’erreur serait cependant de croire que cette inversion ne concerne que la liberté d’expression et les personnalités publiques : elle se manifeste souvent d’une manière encore plus cruelle pour les citoyens lambda en proie à des situations dramatiques qu’il serait mal vu de nommer.
L’affaire Julian Assange revêt donc une importance majeure, voire historique, car elle symbolise le nihilisme orwellien caractérisant tout le monde occidental postmoderne.
© Sylvain Foulquier