Jean-Marcel Bouguereau. Borne, droite dans ses bottes

Certes, le discours de politique générale d’Elizabeth Borne ne figurera pas dans les anthologies du talent oratoire, mais hier la première ministre a tenu son rang. Et, à tous ceux qui ont raillé son manque de charisme, elle a fait savoir que, pupille de la Nation, elle s’était faite toute seule : « J’ai été ingénieure, chef d’entreprise, préfète, ministre… Je ne suis pas une femme de grandes phrases et de petits mots », a-t-elle ajouté, en préconisant l’action et le compromis, deux maîtres mots de son discours.

Pour éviter l’immobilisme, « le compromis, ce n’est pas se compromettre », a-t-elle insisté, citant en exemple Michel Rocard qui a « agi » malgré, là aussi, une majorité relative : « S’il y est parvenu, nous y parviendrons ».

L’homme de la « troisième voie » sera convoqué à deux reprises par la Première ministre, qui exhorte aussi les oppositions à n’être «ni dans l’immobilisme, ni dans l’obstruction ».

La cheffe du gouvernement a longuement développé, dans un discours d’une heure et demie, le paquet pouvoir d’achat, premier gros dossier de l’exécutif, présenté en Conseil des ministres demain.

Puis « le travail », le mot le plus prononcé, car elle veut renouer avec le plein emploi, un objectif à notre portée. Parlant de la retraite elle s’est gardé ed’évoquer clairement l’objectif des 65 ans, évoquant seulement la nécessité de « travailler un peu plus longtemps » et déplorant les paradoxes de notre modèle social « à la fois l’un des plus généreux et celui où l’on travaille le moins longtemps. Une exception alors que l’on part tard chez la totalité de nos voisins européens »

Chargée de la Planification écologique et énergétique, elle était attendue sur ce sujet crucial, où son gouvernement apparaît bien timide. Borne a cependant confirmé que «la transition énergétique passe par le nucléaire », annonçant au passage « l’intention de l’État de détenir 100% du capital d’EDF ».

Un discours qui, par comparaison, a fait apparaître l’impuissance des oppositions, comme ces députés insoumis capable de s’exclamer « Oh la la » quand la Première ministre évoque son père déporté à Auchwitz, « jamais vraiment revenu des camps ».

Ou lorsque Alexis Corbière multiplie rires et railleries.

On a le sentiment que par ses exagérations, la France Insoumise, et notamment sa cheffe Mathilde Panot, aboutit à notabiliser le Rassemblement National.

Ce n’est pas un hasard si, citant nommément les dirigeants des groupes à l’assemblée, la première ministre s’est gardée de le faire pour les deux extrêmes, la France Insoumise et le Rassemblement National, ce qui définit les limites des compromis qu’elle espère mettre œuvre.

En attendant, hier, tout en contournant l’obstacle du vote de la confiance, la cheffe du gouvernement était droite dans ses bottes.

© Jean-Marcel Bouguereau

Édito de la République des Pyrénées

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2 Comments

  1. J ai trouvé cette femme digne et claire , elle fait honneur a l esprit republicain , enfin ce qu il en reste apres le passage de l incapable macron et du pitoyable hollande 😩

  2. Madame Borne s’est montrée exemplaire , patiemment,malgré les huées de la nupes, elle a lu son discours . Madame Braun Pivet ,malgré ses demandes combien complaisantes, a tenté d’imposer le silence à la France insoumise and co , mais ces derniers n’en ont eu que faire.Il paraît que certains d’entre eux sont arrivés à l’Assemblée Nationale, en tenue négligée ; si c’est pour paraître moderne ou « insoumis » c’est râté . Ils sont grossiers et rétrogrades.

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