Sarah Cattan. Rapatriement sur « leur terre natale » de 16 femmes et 35 enfants djihadistes

L’info est passée parmi mille autres, dépêche qu’on aimerait nous vendre comme anodine. Des chiffres comme s’il en pleuvait, des noms et même un Santini accusé d’agression sexuelle, la barre des 200 000 mille cas positifs au Covid dépassée ces dernières 24 heures, Et Ah Oui « Ont été accueillis à Villacoublay seize femmes djihadistes et de trente-cinq enfants français détenus en Syrie. »

On se dit, éberlués, que heureusement, le Procès des attentats du 13 novembre 2015 est clos. Et l’on s’ébaubit devant ce Timing irréprochable, pour peu que l’on écarte de l’esprit mille questions, parmi lesquelles celle d’indécence.

Parmi les rapatriés au bercail, pardon « sur le territoire national »: la djihadiste française Emilie König, placée en détention provisoire après avoir été mise en examen. Les enfants ont été remis aux services chargés de l’aide à l’enfance et feront l’objet d’un suivi médical. Les mères, elles, ont été transférées aux autorités judiciaires compétentes, nous dit le Quai d’Orsay via un communiqué. .

Le Parquet national antiterroriste « communique » aussi: sept des trente-cinq mineurs sont des enfants isolés. Un mineur de 17 ans a également été placé en garde à vue à la DGSI selon une source proche du dossier.

Ces trente-cinq enfants s’ajoutent aux 126 autres déjà rapatriés en France depuis 2016. 106 femmes et 260 mineurs resteraient dans deux camps syriens et l’Etat français réfléchirait à leur éventuel rapatriement, en raison de leurs conditions de vie extrêmement précaires, mais aussi par crainte que les mineurs soient embrigadés par l’EI.

Faites les comptes…

Les femmes? Agées de 22 à 39 ans, elles ont la nationalité française sauf deux d’entre elles qui ont en revanche des enfants français. Quatre avaient déjà consenti au retour de leurs enfants au cours des derniers mois. Douze sont revenues accompagnées de leurs enfants. Huit ont été placées en garde à vue en exécution d’un mandat de recherche, comptabilise le communiqué du PNAT.

Les autres, faisant l’objet d’un mandat d’arrêt, ont été mises en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, et écrouées. Parmi elles, donc, Emilie König, 37 ans, partie en Syrie en 2012, placée par l’ONU sur sa liste noire des combattants les plus dangereux, accusée d’avoir recruté pour l’EI et appelé à commettre des attaques en Occident. Son avocat nous assure, via l’AFP, qu’elle a » l’intention de coopérer pleinement avec la justice française. »

Une huitième femme a fait l’objet d’une prise en charge médicale dès son arrivée. Visée par un mandat d’arrêt, elle sera présentée aujourd’hui à un juge d’instruction en vue de sa mise en examen. « Il était temps », commente Maître Daoud, son avocat qui défend également … Emilie… « rentrée pour s’expliquer ». Emilie König qui ne voit pas » pourquoi elle irait en prison, n’ayant pas de sang sur les mains. »

Pour info, le Collectif des familles unies, qui regroupe des familles de Français partis en zone irako-syrienne, a déclaré hier, via un communiqué, « espérer que ce dernier rapatriement signe la fin de cette abjecte politique du “cas par cas”, qui revient à trier des enfants, à séparer les fratries et à arracher des enfants à leur mère. »


Paris était, comprenez bien, critiqué  par le Comité des droits de l’enfant de l’ONU qui était allé jusqu’à estimer en février dernier que « la France, en ne les rapatriant pas,  violait les droits des enfants français détenus en Syrie », et le gouvernement avait été vivement et fermement encouragé à procéder au rapatriement dans les plus brefs délais de tous les enfants vivant dans les camps.


Elisabeth Levy, invitée aujourd’hui dans Midi News, estime que « le fait qu’il ne soient pas coupables, cela ne suffit pas. Il y a dans le monde entier des enfants qui ne sont coupables de rien, qui souffrent et qu’on ne pas sauver. »

De façon majoritaire, s’entend une forte colère : « On n’a pas expulsé les 4000 fichés S non français. Les enfants de plus de 5 ans sont nos terroristes de demain. Les démocraties sont devenues folles. »

Certains citent, atterrés, le discours du Président aux Mureaux le 2 octobre 2020, s’insurgeant contre l’islam radical, énonçant des mesures concrètes pour éradiquer la propagation de l’idéologie islamiste,  atterrés car c’est aussi aux Mureaux qu’on accueille aujourd’hui temporairement les 35 enfants mineurs en question.

D’autres à raison dénoncent cette presse complaisante qui les appelle enfants du djihad, conférant une connotation héroïque à ceux qui sont … enfants de djihadistes et que l’Etat promet de déradicaliser.

Pour info livrée à la réflexion de chacun : des associations de victimes du terrorisme plaident pour un rapatriement des enfants français détenus en Syrie.

Sarah Cattan

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