
Invité de la Matinale de CNEWS ce lundi 4 juillet, Alain Finkielkraut s’est montré inquiet de l’émergence de la Nupes, guidée par LFI et sa tête d’affiche Jean-Luc Mélenchon, après les dernières élections législatives.
« L’ère jupitérienne est close. » Voici les mots choisis par Alain Finkielkraut pour décrire le paysage politique français après l’échec de LREM à obtenir la majorité absolue à l’Assemblée nationale à l’issue des législatives en juin dernier.
Alors qu’un nouveau gouvernement devait être dévoilé dans les prochaines heures, Alain Finkielkraut a dressé un état des lieux clair des forces politiques en présence pour le chef d’État: « Les choses vont être difficile puisque la composition de l’Assemblée nationale ne correspond pas aux espoirs du président de la République. Il n’a obtenu qu’une majorité relative, le Rassemblement national est entré en force au Palais Bourbon et sous la direction de La France Insoumise, la gauche a repris des couleurs. C’est un paysage à mes yeux très inquiétant. Le président de la République sera obligé de gouverner autrement, avec des compromis. Comme le disent de nombreux commentateurs, « l’ère jupitérienne est close », a assuré le philosophe.
« Ce qui m’inquiète, c’est d’abord cette union de la gauche (la Nupes) car à la différence des précédents fronts populaires, elle ne se fait pas sous la direction de la gauche modérée mais sous la houlette, sous l’hégémonie même, de la gauche radicale. Une radicalité qui, en outre, n’est pas seulement anticapitaliste, elle n’est pas tant au service de la classe ouvrière qu’au service de ce que l’on appelle pudiquement les quartiers populaires », a estimé Alain Finkielkraut .
« La France insoumise me paraît plus toxique aujourd’hui que le Rassemblement national », a ajouté Alain Finkielkraut, en incluant les « partis qui se sont laissés assujetir à LFI à la Nupes: Cette Nupes avait inscrit à son programmé l’abrogation de la loi séparatisme et désormais, la terre d’asile de l’antisémitisme n’est plus le Rassemblement national, c’est La France insoumise », ce qui ne veut pas dire que « ses leaders (de la France insoumise ndlr.) soient eux-mêmes antismémites ».
Alain Finkielkraut a poursuivi son propos en indiquant qu’il ne croyait pas qu’il faille baisser la garde vis-à-vis du Rassemblement national: « Ce parti n’est plus ni fasciste ni factieux, ce n’est certes pas la bête immonde ou la peste brune ».
Le philosophe détaille ce changement idéologique du RN en revenant sur les propos de Thierry Mariani qui « justifiait » l’attaque russe envers Kiev par « le non-respect ukrainien des accords de Minsk », estimant que cette idéologie était très condamnable.
Enfin, le philosophe a estimé que « ceux qui votaient pour le Rassemblement national n’étaient pas des gens abominables: Le parti prend en compte leur angoisse que toute la classe médiatico-politique occulte. »