Pourquoi dit-on se cogner le « p’tit juif » lorsqu’on se cogne le coude?
L »expression remonterait au Moyen Age
Le nerf ulnaire est un nerf qui suit tout le membre supérieur, passe au niveau du coude derrière l’épicondyle médial de l’humérus, donc près de la pointe du coude où il provoque une désagréable sensation de fourmillement ou « électrique » intense lorsqu’on le compresse fortement ou qu’on le cogne.
Maintenant, pourquoi l’appelle-t-on « le petit juif ? »
En ces temps de « politiquement correct » avancé où il n’est plus possible d’appeler un chat un chat sans qu’il sorte ses griffes pour vous faire regretter de ne pas l’avoir appelé « félin de compagnie », voilà une expression qui est peut-être mal venue car, à l’origine, elle véhicule une certaine dérision (euphémisme, peut-être) à l’encontre des commerçants juifs.
En route, donc, pour l’explication.
Peut-être vous souvenez-vous d’avoir vu, dans la vraie vie ou dans un film, des gens mesurer des longueurs de quelque chose (corde, tissu…) en l’enroulant autour de l’avant-bras, de la main à l’arrière du coude. C’était ce qui s’appelait « mesurer à l’aune », l’aune étant devenue la longueur du tour de l’avant-bras (soit environ 1,20 mètre) après avoir désigné l’avant-bras lui-même.
Ce mode de mesure demandait des mouvements particuliers des deux membres supérieurs, le coude de celui portant la chose à mesurer devant faire des allers-retours de bas en haut et pouvant être amené à cogner l’éventuelle surface au-dessus de laquelle la mesure se faisait.
La dénomination « petit juif » viendrait d’une époque où, dans le commerce des vêtements et tissus, les commerçants juifs étaient majoritaires.
Et lorsqu’ils étaient amenés à mesurer des produits à l’aune, ils pouvaient facilement et régulièrement se cogner le nerf ulnaire sur leur comptoir.
A chaque fois qu’est prononce « juif » dans une locution populaire française je sursaute… comme si je me tapais le coude.
M. L.M.
« il n’est plus possible d’appeler un chat un chat sans qu’il sorte ses griffes pour vous faire regretter de ne pas l’avoir appelé “félin de compagnie” »
En politiquement correct un chat est un » félin aliéné « .