Le président Macron a exclu LFI et le RN d’un accord de gouvernement en estimant que ces deux partis « n’étaient pas des partis de gouvernement ». Pourtant, selon l’article 3 de la Constitution, les représentants de la Nation (députés et sénateurs) ont pour mission d’exprimer la souveraineté nationale.
Chaque député, individuellement, est un représentant de la Nation, nonobstant sa couleur politique. Il est détenteur d’une fraction de la souveraineté sur un strict pied d’égalité avec les autres membres de l’Assemblée nationale.
Dans un Parlement éclaté où le RN comme LFI disposent d’une forte représentation de 89 ou 72 sièges, une exclusion morale de ces deux partis, qui sont des partis reconnus comme légaux, n’aurait aucun sens : elle revient à traiter une grande partie de l’électorat qui les a élus en paria. La donne a changé : on ne peut plus traiter des forces électorales aussi importantes et représentant une si grande partie de l’électorat avec des cordons sanitaires.
Le lepénisme constitue depuis quatre décennies une sorte de repoussoir, ou d’épouvantail de la vie politique française. L’obsession des partis politiques de droite est de ne pas être assimilé à cette formation considérée comme diabolique du fait de son identité, de son histoire, de la place qu’y joue une famille. François Mitterrand, à l’époque président de la République, a toujours manœuvré pour en assurer la promotion et piéger ainsi la droite classique. Les calembours de son créateur ont fortement contribué à le diaboliser. Ainsi, pendant des décennies, la droite classique a laissé au FN/RN le monopole de questions politiques pour éviter le risque d’être assimilé à ce parti : l’immigration, la sécurité, la Nation face à l’Europe. Où quand elle se hasardait à le faire, la gauche morale avec le concours des médias l’accusait de lepénisation, donc de connivence avec « le mal absolu ». Quarante ans de diabolisation et de cordon sanitaire ont profité au RN qui n’a jamais été aussi puissant, avec deux fois de suite, une candidate au second tour des présidentielles et désormais 89 députés.
Le RN a conquis une partie de la place de la droite classique sur l’échiquier politique. Les défauts congénitaux du RN, sa démagogie, ses provocations, son népotisme familial se retournent en sa faveur. Une partie du pays, ancrée dans le rejet du « Système », s’est identifiée à sa gouaille antisystème.
Déchirée entre la macronie et le parti lepéniste, la droite a ainsi perdu sa place de grande force de gouvernement ou d’alternance et se trouve réduite à n’être plus qu’une minorité à l’Assemblée nationale avec 69 députés.
Il faut dire la vérité : elle a largement perdu la confiance du peuple. A force de vouloir coller au politiquement correct, sur la crise sanitaire, sur l’Europe, sur la nation, l’école, la sécurité ou les sujets migratoires, sur les services publics, elle a oublié de parler au peuple et s’est déconnectée de la France profonde. La manière dont elle a stupidement approuvé certaines mesures liberticides, inutiles et de pure gesticulation lors de l’épidémie de covid 19 – destinées à « emmerder les non vaccinés » – est exemplaire de cette soumission à l’air du temps qui a fait sa perte.
Le défi, pour la droite classique, c’est de réapprendre à s’adresser au peuple, à ses propres électeurs, mais aussi à ceux qui sont partis au RN ou chez Eric Zemmour et l’immense masse des abstentionnistes, le plus grand parti de France avec la majorité absolue de 54% !
Pour regagner la confiance, elle doit redevenir un mouvement populaire sans céder à l’intimidation et la peur d’être qualifiée de « populiste ». Il lui faut cesser d’être obsédé par les autres, le macronisme ou le lepénisme et tracer sa propre voie en s’adressant au peuple.
La droite a un nouveau style à adopter, celui de responsables politiques qui ne sont rien d’autre que les serviteurs de la Nation et qui arrêtent une fois pour toute de se prendre pour des dieux de l’Olympe. Il lui faut se définir comme étant aux antipodes de toute forme d’arrogance jupitérienne, mais au contraire attachée au respect intransigeant du peuple – l’unique souverain.
La réhabilitation de la démocratie doit être au centre de ses préoccupations par le recours au référendum et à la démocratie de proximité (communale). Un discours sobre de vérité doit se substituer à la fuite dans l’esbroufe quotidienne.
C’est à l’écoute du pays profond qu’il lui revient de fonder son discours sur les grands thèmes de l’époque, la dette publique, la question sociale, la lutte contre le chômage et la pauvreté, l’école, la sécurité, la maîtrise des frontières, les services publics vitaux pour la vie quotidienne, la réforme de l’Europe.
Maxime Tandonnet
Ce qui est frappant c’est que Jean Luc Mélenchon qui est aussi haineux que Jean Marie Le Pen bénéficie d’une telle complaisance de la part de la macrosphere (TV, presse etc). La complicité LREM/FI était déjà évidente bien avant 2022.
Au sein de LR, les rares personnalités valables (qui sont souvent des femmes : Lydia Guirous, Florence Portelli voire Rachida Dati) ont été écartées au profit des vieux croûtons ou bien de…V.Pecresse, personnalité sans aucune envergure politique. Parti sans nul avenir, et ces questions de nature politicienne ne présentent d’ailleurs plus aucun sens au vu de la nature véritable de notre régime politique.