On ne comprend pas cette tendance d’hommes et désormais de femmes aussi qui veulent bénéficier du titre de rabbins comme d’autres veulent être médecins, avocats ou ingénieurs, en quelque sorte l’expression d’un caprice: « Moi aussi je peux, moi aussi je veux »
Le Rabbinat, être un Maitre de la Torah d’Israël, ça n’a rien à voir avec ce type d’ambition, de démarche de « et moi, et moi, et moi ».
Encore moins avec ces histoires de s’imposer lourdement ou de revendication mesquine et grossière.
Aucun des Rabbanim sérieux de notre Tradition dans l’ancien temps et à notre époque ne s’est mis dans la tête qu’il allait être rabbin. Ce sont des gens uniques par leurs nobles vertus qui ont fait tous les sacrifices pour étudier la Torah pendant des années sans compter, parfois des décennies et plus, sans le sou, dans la difficulté, sans aucun but si ce n’est de l’étudier et l’enseigner par passion et par amour.
A force d’études et sans rien attendre en contrepartie, remarqués par leurs maitres, le titre de « rabbin » leur a été imposé souvent contre leur volonté, à commencer par Moshé Rabbénou qui s’est vu imposer la rabbanout par Hakaddosh Baroukh Hou.
Le fardeau super lourd de la rabbanout, « être le serviteur du public jour et nuit et enseigner la Torah au peuple ».
C’est ça être un Rav, un Maitre en Israël. Manitou zatsal, le Rav Ashkénazi par exemple, ne voulait pas qu’on l’appelle « Monsieur le Rabbin ». Souvent, se présentant à ses élèves, il leur disait « Ce n’est pas un rabbin qui s’adresse à vous, c’est un Hébreu qui vous parle ». Manitou n’a pas passé d’examen de rabbinat. Ce sont d’autres rabbanim, des grands, qui lui ont imposé : « Toi, tu es un Rav! Tu es un grand d’Israël »
Des dames pieuses qui ont des connaissances réelles en Torah, ça existe, il n’y en a pas beaucoup, et ces dernières se distinguent par une telle discrétion que presque personne ne le sait ni ne les connait.
La dernière chose que voudraient ces tsadikot, c’est qu’on leur donne le titre de « rabbin ».
Ce qu’on peut dire avec certitude quand on a connu de vrais Maitres dans un bet midrash, c’est que beaucoup de ces femmes qui se font appeler « rabbin » ou ambitionnent de l’être, par curiosité, après avoir écouté leurs laïus, c’est de la futilité et leur motivation n’a rien de bien élevée.
Vous rétorquerez que des d’hommes aussi qui sont appelés « rabbins » dispensent un enseignement bien frelaté. C’est exact également.
Avec amour et hommage pour nos Rabbanim, que Dieu bénisse, nous garde et protège les Maitres d’Israël qui étudient sans relâche nuit et jour et nous enseignent la Torah en dépit de toutes les difficultés et l’ont maintenue ardente malgré toutes les persécutions et tribulations de notre peuple.
C’est une histoire héroïque qui se déroule encore de nos jours et qu’on n’a pas encore racontée comme il se doit.
© מאיר בן חיון Meir Ben Hayoun
Sigmund Freud, qui n’était pas du tout croyant- ce qui m’étonne parce que au fond de nous, nous sommes au moins « un peu croyant- expliquait, paraît-il, que faire étudier la Tora aux enfants leur ouvrait toute grande la porte du Savoir. Il était dans le vrai.