Après un peu plus d’un an de trajectoire le gouvernement BENNETT a explosé en vol en quelques semaines, à l’image d’une fusée spatiale rentrant peu à peu dans l’atmosphère et perdant au fur et à mesure des éléments de sa carlingue.
Ces dernières semaines, bien que les défections de députés de la majorité aient été rendues techniquement pratiquement impossibles, plusieurs élus avaient retiré leur soutien à la courte majorité de BENNETT.
En fait BENNETT n’avait pas de majorité, son propre parti n’ayant que 6 députés sur 120 à la Knesset.
Mais une alliance improbable de 8 partis allant de la droite sioniste religieuse du mouvement des implantations aux frères musulmans du parti raam et à l’extrême gauche Meretz s’était formée pour bouter NETANYAHOU hors du pouvoir.
Le pari des conjurés que tout opposait par ailleurs, c’était que NETANYAHOU aille vite en prison ou qu’un putsch au likud l’empêche de rester leader de l’opposition. Or sur ces deux points le pari de BENNETT et LAPID a échoué.
NETANYAHOU est encore là et ses ennuis judiciaires semblent à présent marginaux.
La majorité n’a pas non plus réussi à faire passer une loi qui aurait évincé NETANYAHOU de la future Knesset pour cause de mise en examen.
Echec politique donc pour le tandem BENNETT/ LAPID. Voyant qu’il perdait la main inéluctablement BENNETT passe le flambeau à Yaïr LAPID qui devient premier ministre par intérim jusqu’aux élections fixées au mois d’octobre.
Mais tout ceci est un grand gâchis et met Israël en danger.
Tout d’abord LAPID n’est qu’un premier ministre par intérim. Il ne peut faire passer aucune loi puisqu’il n’y a plus de Knesset et doit se contenter d’expédier les affaires courantes.
Ce sera un premier ministre aux petits pieds qui va dans quelques jours accueillir le Président Joe BIDEN et faire face aux nombreux dangers de l’heure qui seraient trop nombreux à énumérer ici.
Déjà l’Iran, le hezbollah et le hamas se félicitent à grand bruit sur le thème « l’entité sioniste entre en décomposition ».
Naftali BENNETT peut bien saluer « l’esprit d’unité du gouvernement » lors de son dernier conseil des ministres, ce ne sont que des mots, et la réalité plaide contre lui. Il est contraint par ses pairs de se démettre et les élections à venir sont tellement incertaines pour BENNETT qu’il est possible qu’il ne se représente pas comme député, tant son parti Yamina est donné perdant dans les sondages
Les mêmes sondages prévoient à nouveau une majorité relative pour le likoud de NETANYAHOU mais à nouveau pas de majorité absolue pour les deux blocs qui s’opposent.
C’est très inquiétant parce-que même si l’économie israélienne peut, d’après la banque d’Israël, continuer à croître même sans gouvernement, les périls intérieurs et extérieurs n’ont pas diminué.
Les questions qui fâchent et qui sont pourtant cruciales ont été volontairement mises de côté par le gouvernement BENNETT.
Ces questions comme par exemple peut-on encore construire à Jérusalem et dans les implantations ont été gelées en raison des dissensions du gouvernement BENNETT et des pressions internationales.
Les assassinats restent une plaie dans la population arabe, 20 % de la population en proie à une violence interne inquiétante.
La position du gouvernement sur le nucléaire iranien a été illisible
On souhaite à Israël de sortir enfin de cette période d’incertitude et d’immobilisme.
Que la seule démocratie de la région puisse reprendre sa marche en avant à tous égards, montrant ainsi l’efficacité de son régime parlementaire.
Que ce soit LAPID ou NETANYAHOU, il faut qu’il y ait un net vainqueur aux élections d’octobre.
A quand un changement de scrutin à deux tours pour une gouvernance forte à l’abri des marchandages des petits partis qui font la pluie et le beau temps ?