Bon
Samedi
Double salto arrière pour les Etats Unis…
Figure ultra dangereuse, mais l’Amérique ne recule devant aucun sacrifice…
Salto chronologique en fait…
L’Amérique a bondi de cinquante ans en arrière…
Le droit à l’avortement vient d’être dynamité par la Cour Suprême à majorité républicaine qui a abrogé l’arrêt Roe vs Wade autorisant l’avortement dans tout le pays en 1973.
Il reviendra désormais à chaque état le droit de décider de l’autorisation ou de l’interdiction de l’avortement à des modalités diverses selon les états en cas de légalisation.
L’interdiction totale est déjà en vigueur dans le Missouri, où rien ne peut l’alléger – pas même un viol.
Des raisons religieuses moyenâgeuses ont pesé sur la très conservatrice Cour Suprême , et il est paradoxal de découvrir cette révocation d’un droit qu’on croyait inaliénable sous une mandature démocrate.
Qui n’y est pour rien puisque Joe Biden a déclaré que c’était le jour très triste d’une erreur tragique et qu’il soutenait les manifestantions contre cette loi qui porte atteinte aux droits fondamentaux des femmes.
Les plus pénalisées seront bien sûr les femmes en situation précaire qui n’auront pas les moyens de s’offrir le voyage et les frais d’un avortement dans un état libre.
On croit rêver..
A l’heure du wokisme où de nombreux Américains croient bousculer les idées reçues en promouvant une pensée prétendument critique à l’égard des préjugés et des stéréotypes considérés comme toxiques à la liberté de pensée d’une société dite progressiste, on assiste au cadenassage officiel d’une liberté qui ne devrait même plus être un sujet de conversation…
La contraception et le mariage pour tous sont dans le viseur du juge Clarence Thomas qui laisse également imaginer une pénalisation de l’homosexualité…
L’Amérique, porte-drapeau universel de la liberté et de l’avancée en matière de droit social, laisse aujourd’hui le monde sidéré…
En Europe, ne restent que Malte, Andorre, le Vatican, Saint Marin et la Pologne pour interdire encore l’avortement… cette dernière s’est opposée sans un battement de cils à l’avortement de réfugiées ukrainiennes violées pendant cette guerre…
Mais de nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud interdisent encore l’avortement devenu la troisième cause de mortalité maternelle dans le monde.
Simone Veil doit se retourner dans sa tombe.
On s’interroge avec inquiétude…
Un tel bond vers le Moyen-âge serait il possible en France?
Une majorité absolue d’un régime compatible avec un conservatisme religieux pourrait bien évidemment réduire ce droit à néant , mais dans un pays laïc aujourd’hui il ne semble pas encore menacé même si certains tentent une percée religieuse par des décrets -finalement annulés…
N’empêche…
Quand on vit en démocratie on ne pense pas quotidiennement au sort des gens écrasés par des lois aux effluves nauséabondes de dictature , et cette déflagration américaine nous rappelle que les acquis ne sont jamais pérennes…
Triste réveil à une réalité convulsive un week-end d’été…
En plus il va pleuvoir…
Et on se demande si Elisabeth Borne et sa tête de Carême vont rester Premier Ministre…
Que cette journée vous soit douce, allez voir Elvis, ca va swinguer…
Je vous embrasse
© Michèle Chabelski
Il me semble que la Cour Suprême applique, désormais, le principe de la séparation des pouvoirs : le juge n’a pas à faire la loi, il doit l’appliquer et si besoin l’interpréter. C’ est aux élus, dans chaque État des USA, de faire la loi. Au cas particulier de voter sur l’avortement.
Des réactions en France sont des réactions d’hystérie. L’avortement n’est pas un tabou, on peut en discuter. Grâce à l’arrêt de la Cour Suprême les élus américains pourront en discuter. C’est la moindre des choses dans une démocratie.