« Je pars à l’étranger et à mon retour, je ramasserai les copies. »
Il n’avait pas parlé depuis sa défaite.
Il a pris la parole.
Il annonce qu’il quitte la France pour Bruxelles, où se tient un conseil européen des chefs d’États et de gouvernements, suivi d’un sommet « Union européenne pays des Balkans »
Une réunion des dirigeants de la zone Euro
Il refera un saut rapide en France samedi, avant de partir pour une tournée internationale pour le G7 en Allemagne, puis à Madrid, où il participera au sommet de l’OTAN.
Pour boucler ce périple, Emmanuel Macron fera un saut au Portugal pour la Conférence sur les océans.
Ne pas parler, c’était laisser le pays dans l’inconnu sur les conséquences qu’Emmanuel Macron compte tirer du grave revers qu’il a subi dimanche.
C’était aussi nourrir le doute sur sa capacité à affronter cette situation inédite.
Son discours fut relativement bref!
Il faut quand même le décoder!
Est-ce qu’on peut dire qu’il a levé les doutes?
Non! Pas du tout!
Il a donné l’impression de nier la réalité de sa défaite et de jouer à « qui perd gagne » avec les oppositions!
On sentait le déni de réalité quand en avril comme en juin, les Français avaient réalisé un choix clair!
Il feignait d’ignorer que ce choix n’irait pas deux fois dans le même sens.
Le déni de réalité, on l’entend lorsqu’il affirme qu’il ne fallait jamais perdre de vue l’orientation donnée par sa propre réélection.
Ni plus d’impôts,
Ni plus de dette
Mais plus de travail.
Mais précisément, il n’a pas réuni de majorité sur ce programme.
Alors puisqu’il est incapable de trouver une majorité, il demande aux autres de la lui donner.
Plus précisément, il demande aux oppositions de lui faire des propositions et de lister les sujets sur lesquels ils sont les uns et les autres prêts à former des alliances de circonstance.
Plus osé encore, il annonce qu’il part à l’étranger et qu’à son retour, il ramassera les copies.
Voilà l’habileté de la manœuvre.
Si rien ne se dégage, ce qui est probable, le chef de l’état fera porter la responsabilité du blocage sur les oppositions.
Les responsables du blocage, ce sont les autres.
Le « tout sauf Macron » est puissant dans le pays.
Pas sûr que les français soient capables d’accepter d’EM qu’il dégage sa responsabilité de tout ce qui peut arriver.
René Seror
Monsieur René Seror j’adore autant votre regard sur les choses que votre plume, parfois caustique mais toujours agréable à lire. Bon je ne suis peut-être pas parfaitement objectif puisque je partage complètement votre point de vue et analyse, et il m’apparaît également évident qu’Il rejettera toute responsabilité : la faute c’est l’autre ! Très confortable, en fait, comme postulat