Un homme, Une femme
Sûrement une des plus belles histoires d’amour du cinéma français
Tout était orchestré avec un talent fou, celui de Lelouch
Le casting… Superbe de Jean-Louis et d’Anouk, donnant le meilleur d’eux-mêmes.
Et puis la musique de Francis LAI, que nous eûmes le bonheur, Sam et moi, de connaître plus tard et de lui présenter la nièce de Sam, qui avait reçu un prix pour l’Eurovision, en tant que sélectionnée pour Israël.
Francis lui composa un disque…
Dans le film, Deauville est mis à l’honneur et puis aussi la magnifique samba de Pierre Barouh
La télévision a repassé le film…
Le charme opère toujours…
Cette rencontre imprévue de deux êtres en quête d’un amour qu’ils croyaient impossible…
Par la magie de l’air normand, de cette plage déserte, comme offerte à des sentiments naissants, ce fut le miracle d’un LELOUCH accédant à la gloire internationale et rivalisant avec les grands films romanesques américains…
Sur la route de Madison, ou out ot Africa. Les grandes pages du cinéma américain…
Lelouch les a écrites à jamais, grâce à ces deux grands acteurs… Trintignant, et Anouk Aimée
Le chabada bada traîne dans notre tête, obsédant, entraînant…
Et C’est Anouk Aimée, rencontrée lors des obsèques de ma Marcelline Loridan Ivens, qui m’apprit qu’elle partait faire le remake du film de Lelouch, avec Jean-Louis
Je ne dis rien… Elle semblait heureuse de refaire ce film… Sans doute par amitié pour les deux, mais aussi par envie de retourner, de revivre l’ivresse d’un tournage
Je ne connais que trop ce qu’est le manque de tournage pour un acteur, un réalisateur
Mon mari Sam Itzkovitch n’était jamais aussi heureux que lorsqu’il tournait, dirigeait un film
Je ne l’ai pas connu pendant sa période américaine, avec les grandes équipes des major compagnies, ou il y avait même un service spécial de catering, de repas sur place… Du lourd
Comme savaient faire les américains,
Nostalgie des super productions… La sélection était dure. Pour les réalisateurs
Enfin, et j’ai pensé alors, à Jean-Louis
Avait-il aimé refaire ce remake de Un Homme, Une femme
Lui si beau, autrefois, donner à voir les ravages de la vieillesse… sur son visage…
A-t-il accepté pour cette amitié avec Lelouch, pour cette ivresse du tournage
Je n’ai pas osé l’appeler, après tant de temps…
Et je vis le film
Je fus bouleversée de le voir, toujours sa voix, celle d’Anouk
Elles étaient là… Magiques, rescapées du temps
Il y avait toujours la plage, la complicité
Mais le chabada bada, pour moi, ne fonctionnait pas
Je fus triste, ces flash-back, cette réalité d’un vieillard, perdant la mémoire, dans une maison de retraite
Anouk en commerçante…
Ça ne faisait pas le rêve
Or, qu’attend-on d’un film romanesque…
Le rêve
Que le beau Jean Louis entraîne Anouk dans sa voiture, glissant à feu follet sur la plage… Un jour d’hiver
Le ressassé de l’histoire, quelle fausse bonne idée
Imaginons Clint Eastwood refaire la cour à Meryl Streep, sur la Route de Madison…
En vieux photographe…
Les américains savent produire le rêve Un rêve, on le garde intact, on n’y retouche pas une page, où les mots, les images sont inscrits à jamais
Je ne referais pas le scénario de l’histoire magnifique de la rencontre avec mon mari
C’est comme une histoire de cinéma Ce qui n’est pas étonnant avec un cinéaste de génie et une jeune fille romantique
Mais le décor était inattendu… Une salle de montage
Et tout se passait dans un arrière-fond de tragédie
J’étais revenue à Marseille, délaissant mon travail de consultante à l’UNESCO, parce que mon père était condamné par la science. Un corps envahi de métastases
Je décidais, alors, d’aller proposer des sujets de production à FR3, pour détourner mon esprit
Le miracle opéra et la tragédie annoncée se transforma en vrai film d’amour
Mon père fut sauvé par un médicament nouveau, proposé en ultime recours par notre cousin, le Professeur Carcassonne
C’était comme si la fougue de cet amour naissant avait pesé sur la malédiction de la maladie et l’avait emportée, dans un élan vital
Je veux le croire
Une histoire d’amour aussi belle a ce pouvoir
A mi-chemin entre le cinéma, le rêve et la réalité
Ça devait être mes domaines où l’amour avait choisi de s’installer….
Ce fut le désir d’être psychanalyste
L’amour de l’inconscient… Oui, ça existe…
Le rêve devint plus tard, mon lieu, où je pratiquais ce métier de psychanalyste
Alors, vous comprendrez mieux que, pour moi, l’histoire d’amour ne se conjugue qu’avec le rêve, la magie …
Il existe des histoires d’amour de vieillesse,
Et tant mieux
Mais j’aime la nostalgie
Et Jean-Louis, Anouk, c’est le chabada et rien d’autre
La naissance d’un amour est la plus belle page à écrire …
© Dominique Itzkovitch
Psychanalyste, Politologue, Dominique Itzkovitch a créé le THINK TANK DEVENIR, qui se veut un centre de réflexions interdisciplinaires sur les grands problèmes de société et de démocratie face à un monde en perte de valeurs démocratiques et en butte à des questions majeures de société.
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