Antoine Desjardins. Damien Abad. Un satyre inoffensif ?

Damien Abad

Le ministre des Solidarités Abad souffre d’arthrogrypose (maladie congénitale) avec les quatre membres touchés. Chacun peut voir que ses bras sont hautement atrophiés, ses mains, pas finies, très peu fonctionnelles. Qu’il se déplace difficilement en sautillant.

Son ancienne aide-soignante confiait en mai à La Dépêche : « Je l’habillais de haut en bas parce qu’il n’était pas capable de le faire. Il a besoin des bras des autres. » Plus loin : « Il ne peut même pas boutonner une chemise, mettre des chaussettes, lacer et mettre ses chaussures. Il ne peut pas dégrafer quoi que ce soit. »

Damien Abad avait confié qu’il pouvait effectuer des gestes simples péniblement comme taper un texto ou boire dans une bouteille mais que pour tout le reste il avait besoin d’un assistant.

Il est évident qu’il n’aurait pas les moyens ni la force de maintenir et de contraindre une personne. Il serait très aisé de l’envoyer au tapis ou de le repousser violemment.

Par conséquent :

-soit il n’a pas agi seul, il a violé avec l’aide d’un assistant.

-Soit on admet l’existence d’un « viol » possible par sidération, hypnose, chantage etc : pour moi ce genre de « viol », presque toujours, n’en est pas un. Le viol suppose une contrainte physique extrêmement forte neutralisant un refus et un rejet manifestes.

-soit ces femmes mentent et n’utilisent pas la bonne qualification.

La troisième possibilité me paraît très envisageable.

On nous dit qu’il ne faut pas douter de la parole des femmes, qu’elle est sacrée, etc. Bien au contraire je trouve qu’il y a dans cette histoire et vu, en plus, tous les enjeux de déstabilisation politique et de manipulation, toutes les raisons de douter de ses femmes qui portent plainte « dix ans après », pile « au moment le plus politiquement dévastateur ».

Je ne suis nullement un admirateur de cet opportuniste acharné mais je voulais donner mon sentiment argumenté sur les accusations qui pèsent sur lui.

Il est très vraisemblable qu’il soit un goujat, un type lourd, entreprenant, pénible, peut-être obscène, peut-être exhibitionniste, qu’il soit un harceleur de femmes, etc mais il n’y a aucune apparence qu’il puisse être un violeur.

Qu’il ait une forte personnalité alliée à un sentiment de toute-puissance qui lui fasse jouer avec les limites n’est pas étonnant si l’on songe à l’adversité qui fut la sienne sa vie durant et combien il a dû développer d’énergie (vicieuse et polymorphe), de libido dominandi, pour surmonter les obstacles et parvenir presque au sommet.

Violeur, je n’y crois pas en l’état actuel, à moins qu’il ne soit un démon venu de l’enfer, un incube contrefait qui déploie une force surnaturelle dans des circonstances privées où il se retrouve en tête à tête avec des femmes névrosées.

© Antoine Desjardins

Professeur de Littérature, Antoine Desjardins est co-auteur de “Sauver les lettres – Des professeurs accusent” (Editions Textuel). Membre du Comité Les Orwelliens, il écrit dans le Figaro Vox, Marianne, Causeur.

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3 Comments

  1. « Le viol suppose une contrainte physique extrêmement forte neutralisant un refus et un rejet manifestes »…. C’est réducteur comme définition. Il y a la drogue du viol (aucun refus ou rejet, la victime est inconsciente), profiter d’une victime ivre, ou utiliser des menaces style « si tu ne te laisses pas faire, je tue ton enfant » (ce que j’appellerai une contrainte psychologique)..Une mère qui ne résiste pas parce qu’elle veut sauver la vie de son enfant est pourtant malgré tout victime d’un viol, non?

    • Sauf que rien de la sorte n’est reproché à Abad.
      Il n’y a même pas de plainte.
      Pour l’instant c’est du vent, au moment politiquement opportun.

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