OPINION. Entre la percée de la NUPES d’un côté et la majorité présidentielle de l’autre, les résultats des élections législatives illustrent le gouffre sociologique entre la capitale et la majorité du peuple français.
Au premier tour des élections législatives, les Parisiens ont fait le choix de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) et de la coalition Ensemble !. Sur les dix-huit circonscriptions que compte la capitale, douze ont placé des candidats de la coalition de gauche en tête — trois d’entre eux, issus des Insoumis, ont même été élus dès le premier tour. La majorité présidentielle arrive, elle, en tête dans les six circonscriptions restantes. Le verdict des ballotages ne devrait pas laisser beaucoup de surprises et laisse entrevoir une capitale entièrement rouge et jaune dimanche prochain.
Comme Christopher Lasch l’avait prédit dans La révolte des élites et la trahison de la démocratie (1994) : « Il fut un temps où ce qui était supposé menacer l’ordre social et les traditions civilisatrices de la culture occidentale, c’était la Révolte des masses. De nos jours, cependant, il semble bien que la principale menace provienne non des masses, mais de ceux qui sont au sommet de la hiérarchie. » Ce sont les élites qui ont préparé le suicide de la civilisation occidentale au nom de l’émancipation ou de l’hédonisme de la jouissance égoïste. Une majorité populaire a voté pour l’inconstante boutiquière ou s’est abstenue, ne croyant plus en la démocratie et le cirque politique, absorbée par les soucis de la vie quotidienne et les menus plaisirs de la société du spectacle, donnant acte de la mort d’une certaine politique au service des intérêts des classes sociales protégées des conséquences de la globalisation économique et identitaire. La séparation des milieux qui ne vivent plus dans les mêmes endroits et dont les enfants ne fréquentent plus les mêmes écoles a fait le reste, en rendant ces milieux opaques et indifférents les uns aux autres et, pour couronner le tout, les peurs, suscitées ou non par la propagande, de la pandémie, de la guerre et du panier vide ont empêché un sursaut salutaire et préparé le terrain à la soumission et au silence des masses.
Ce constat fait, il importe désormais de savoir comment vivre ou plutôt survivre dans le chaos qui s’annonce en se munissant des armes du bon sens et d’une thérapeutique de la liberté critique. Pour résister le mieux possible à la propagande de l’abêtissement et de l’insécurité programmés. Je m’y emploierai, avec d’autres.
Charles Rojzman
http://frontpopulaire.fr/o/Content/co11888799/legislatives-a-paris-la-trahison-des-elites
Je n’ai pas bien saisi. Est-ce qu’en parlant de trahison Charles Rojzman pointe du doigt les électeurs de la NUPES, ceux de LREM…ou les deux ?
Paris est devenu sale, laid et dangereux. Hidalgo est sans doute l’une des pires maires existant sur terre et les Parisiens ont voté majoritairement pour elle…ou pour Macron…ou pour Mélenchon.
Je suis très heureux d’avoir quitté cette région parisienne devenue l’endroit le plus intellectuellement reculé de France.
Avez vous lu de Louis Chevallier “classes laborieuses,classes dangereuses”.Le Paris d aujourd hui n est rien par rapport au Paris de 1830.Et pourtant la societe a bien continue…
@Lamponeon Le Paris de cette époque était certes sale et dangereux (dans certains endroits), mais il était un phare intellectuel et culturel. Le Paris moderne est sale et dangereux (partout) et c’est un phare de la bêtise et de l’ignorance.