Parfois, dans les moments d’intense déprime, je me dis que j’aurai travaillé pour le XXII ème siècle, quand l’humanité sera fatiguée de vivre dans sa langueur et sa fureur et voudra trouver un sens qui ne soit ni imposé ni dirigé au nom de dieux mystérieux et lointains qui pourtant viennent fouiller dans les moindres recoins de nos vies intimes.
Oui, un jour, il nous faudra apprendre à dompter nos peurs et nos haines, à faire bon usage de notre violence reptilienne, en la transformant en fougue amusée et loquace, à respirer enfin d’une poitrine libre.
Mais quand ? Mais quand?
En attendant, nous pouvons déjà vivre cela, cet esprit, cette âme, ce corps qui ne demandent qu’à parler et à tutoyer le Dieu inconnu qui nous habite.
Aujourd’hui déjà, dans ce monde de plus en plus chaotique et dangereux, où dominent les voix du mensonge et du faux, nous pouvons faire entendre la petite voix du réel qui réveille.
© Charles Rojzman
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