Dans l’affaire 4000 dans laquelle Netanyahu est accusé d’avoir accordé des avantages lucratifs à Shaul Elovitch, alors propriétaire de Bezeq et du site d’information Walla, en échange d’une couverture médiatique favorable, le bureau du procureur a demandé dimanche au Tribunal de modifier la section 64 des actes d’accusation de l’affaire 4000, en l’espèce celle qui traite de la date de la réunion au cours de laquelle l’ex-Premier ministre aurait donné ses instructions en faveur d’Elovitch, réunion qui aurait donc eu lieu après que Netanyahu eût décidé de la nomination de Filber et non après qu’il eût déjà été nommé. Ce qui est déclaré dans l’acte d’accusation concernant la teneur de la réunion, appelée Réunion de facilitation, demeurera, stipule la demande de l’accusation.
Ladite demande fait suite au témoignage apparemment contradictoire de Shlomo Filber, témoin de l’État, la semaine dernière : Filber, interrogé par les avocats de Netanyahu au sujet d’une réunion spécifique avec le leader de l’opposition au début de son mandat de directeur du ministère des Communications, a déclaré qu’il avait peut-être mal interprété un geste de la main fait par l’ancien Premier ministre, jetant le doute sur le moment-même de la réunion, et que le décalage entre ses 2 témoignages relevait d’une question d’interprétation.
Un Bibi optimiste
Interrogé lundi sur la demande des procureurs alors même qu’il arrivait au tribunal de district de Jérusalem, Netanyahu a répondu via l’expression anglaise in your face, à traduire par Dans les dents ! , confirmant ce qu’il n’a eu de cesse de répéter : Il n’y aura rien parce qu’il n’y a rien.
Le témoignage de Filber, proche collaborateur de Netanyahu devenu témoin de l’État, est un élément essentiel du dossier de l’accusation.
Mais les Juges ont rejeté la demande du Parquet de modifier en l’amendant l’acte d’accusation au motif que la modification demandée pourrait nuire […] au droit et à la capacité des accusés de mener leur défense mais encore au regard du stade avancé du procès et du fait que Filber avait déjà fait l’objet d’un contre-interrogatoire.
Pour rappel, Netanyahu, jugé dans trois affaires de corruption et qui n’a cessé d’affirmer que les accusations ont été fabriquées dans le cadre d’un coup politique mené par la police et le ministère public, est accusé de fraude et d’abus de confiance dans les affaires 1000 et 2000, et de corruption, de fraude et d’abus de confiance dans l’affaire 4000. Cette dernière est considérée comme la plus sérieuse des trois : Netanyahu, en tant que ministre des Communications et Premier ministre, aurait fait avancer des décisions réglementaires qui ont profité à Bezeq[1] et à son propriétaire Elovitch, et aurait reçu en compensation une sorte de contrôle éditorial sur le site d’information Walla appartenant également à Elovitch.
[1] Bezeq est la plus grande société de télécommunications du pays
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