Après des années de doutes et d’introspection, de mort cérébrale comme le disait Emmanuel Macron, l’OTAN ressuscité par la guerre en Ukraine de Vladimir Poutine a retrouvé sa raison d’être et son attractivité.
Deux nouveaux membres à l’économie solide et aux armées entraînées frappent à sa porte.
Mais le président turc Erdogan a décidé de bloquer la rentrée en utilisant le veto dont dispose tout membre de l’alliance atlantique.
Officiellement, il reproche aux deux pays nordiques d’héberger sur leur territoire des membres du PKK considérés comme une organisation terroriste.
Son chantage vise peut-être aussi à obtenir des contreparties de la part des autres membres de l’Alliance :
Une levée de l’embargo européen sur les armes décrété après l’invention turque en Syrie en 2019 contre les kurdes, qui étaient les alliés des États-Unis contre l’État islamique,
Ou encore une aide à la modernisation des chasseurs américain F 16, acquis par la Turquie!
A moins que l’ouverture d’une nouvelle crise au sein de l’OTAN ne vise à détourner l’attention de la mauvaise situation économique du pays avant les élections de l’année prochaine.
Peut-être un petit peu tout ça!
En réalité, Recep Tayyib Erdogan veut aussi ménager Moscou.
Au mieux, le président turc veut donner des gages à son ami Vladimir Poutine qu’il a froissé en livrant des drones ultra performants aux ukrainiens,
Au pire, il est un cheval de Troie pour le maître du Kremlin, à qui il rend un fier service, en pulvérisant l’unité de l’OTAN, sans faille depuis le début de la guerre.
Erdogan est coutumier du fait!
Il avait déjà ouvert une crise majeure au sein de l’alliance atlantique en 2017, en achetant un système de défense anti aérienne russe, incompatible avec les équipements occidentaux.
Il est aussi le seul pays de l’OTAN à avoir refusé d’appliquer les sanctions économiques imposées à la Russie, après le 24 février, date du début de la guerre.
On avait pourtant l’impression qu’il était rentré dans le rang depuis un an.
Alors il avait effectivement appuyé sur le frein.
Il faut dire que ses coups d’éclat au sein de l’Alliance avaient fini par le marginaliser en 2020.
La Turquie avait multiplié les provocations en Méditerranée en forant des hydrocarbures sous la protection de bateau de guerre dans les espaces maritimes de la Grèce et de Chypre.
Les tensions avaient aussi été très vives avec Emmanuel Macron, mais depuis les dissensions avec la Turquie semblaient s’être calmées.
En réalité, elles sont toujours là.
A l’intérieur du pays, la démocratie et l’État de droit sont progressivement déconstruits.
La Crise avec Athènes est entretenue en permanence.
La question est taboue, mais elle est sur toutes les lèvres.
La Turquie a-t-elle encore sa place dans l’Alliance atlantique?
© René Seror
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