Un faire-part sur Miss Tic Officiel:
Nous avons l’immense tristesse
de vous faire part
de la disparition de l’artiste Miss Tic
survenue le 22 mai 2022 à Paris.
Miss Tic, Artiste parisienne, plasticienne et poète
Voilà. Villerville est triste. Trouville aussi. Mais bien au-delà. Alors que nous regardons ses dessins, d’autres écrivent leur peine.
Michel Moatti. « Un portrait que j’ai fait d’Elle »
« Je viens d’apprendre la mort de Miss Tic. J’ai plus d’une larme pour Radhia (son vrai prénom), qui était une artiste hors-norme, passée de l’underground absolu (cf anecdote ci-dessous) à l’immense reconnaissance des marques internationales et des institutions (Vuitton, tramway de Montpellier).
J’ai connu Miss Tic en 1986, à Paris, où en tant que reporter-photographe, je l’avais suivie dans une de ses nuits de bombages-pochoir.
Voilà un portrait que j’ai fait d’elle, bombe de peinture à la main, face au Jardin des Plantes, quelques minutes avant que nous ne soyons embarqués par une patrouille de la BAC pour dégradations… Nous avions été « relâchés » rapidement et avions été trinquer à notre nuit blanche à l’Aviatic, rue Ste Croix de la Bretonnerie. Je m’en rappelle comme si c’était… Bon sang: les années ont défilé.
Hommage à elle. »
© Michel MOATTI / DERNIÈRES NOUVELLES DU FRONT
Miss Tic – Officiel
#misstic
Francis Beddok. « Elle était la voyelle du mot voyou… »
Je vous parle d’un temps où les mots « street-art » n’existaient pas. D’un temps où les artistes de rue se comptaient sur les doigts des 2 mains (Nemo, Mesnager, Le Bateleur, Moskos,…) et les photographes d’art urbain sur les doigts d’une seule ( Roswitha Wiehl Guillemein et Gérard Faure, entre autres)En ce mois de Juillet 1994, alors infirmier intérimaire dans une maison de retraite de la rue Laghouat, en pleine Goutte d’Or, j’ai acheté mon premier appareil photo pour immortaliser ces curieux pochoirs aux aphorismes à la fois profonds et légers qui parsemaient le quartier et qui me plaisaient tant…
Et puis est rapidement venu le temps de la rencontre avec celle dont je vénérais l’art, puis une forme d’amitié avec son lot de péripéties, de bons moments et de belles aventures – une nuit passée avec elle dans un commissariat du 11ème pour l’avoir aidé à « vandaliser » un mur, la campagne « Miss-tic présidente » de 2007 et ses collages sauvages, les parutions de nos photos (avec Roswitha et JL Souchaud) dans ses livres, son Mur Oberkampf sous un déluge démentiel, le Miss-tic Fan club, la vente aux enchères de sa culotte (!), les longs moments passés dans son appart-atelier de la porte d’Italie,… et toujours cette chasse incessante à travers Paris pour trouver ses trésors… Je ne la voyais plus depuis des années, je ne prétendrai jamais la connaître comme d’autres l’ont connu mais avec sa disparition ce dimanche 22 Mai, c’est un pan entier de ma passion qui disparaît avec elle…
© Francis Beddok
J’ai toujours aimé tomber au hasard de déambulations dans Paris sur ces dessins au pochoir sur les murs, petites bulles de poésie et de réflexion d’ironie acidulée sur le monde, féminine et féministe.
La vie est bien courte. N’oublions pas de cultiver notre jardin.