Pour introduire à la position de Maud Tabachnik, que je partage ici, sur la nomination de Pap NDiaye à la tête du ministère de l’Education nationale, sachant que j’ai lu nombre de ses travaux que je peux trouver intéressants tout en étant en total désaccord avec leurs orientations et leurs conclusions, a- géographiques puisqu’il y projette l’histoire, la formation et la culture des usa sur celles de la France, j’introduis par un texte de Franz Fanon.
Ce texte est en total opposition avec l’idée de victimisation qui accompagne la racialisation “décoloniale” de pseudo- indigènes.
Pour Fanon qui a été psychiatre en Algérie, le recours au passé, l’exigence de repentance des “blancs”, et la victimisation ne produisent qu’une aliénation réciproque.
Pour avoir suivi l’hitoire, et le devenir de la Chine autant que du Vietnam, qui, on peut le dire, ont pris très cher au plan des destruction tant colonialistes qu’impérialistes, je n’y voit que des réactions inverses : là se poser en victime, exiger répentance et réparation n’est plus une simple question de masque mais simplement de perdre la face.
Prendre ce qu’il y a de mieux ou de plus utile chez l’adversaire, pour le dépasser est ce que que font ces civilisations réémergeantes car bien ancrées, au même titre que le Japon et la Corée dans des histoires millénaires. Elles respectent leur patrimoine historique et savent le tranmettre à leurs enfants, et ces derniers même expatriés chez nous, respectent le notre, plus que nous-même. Leurs enfants sont nos meilleurs élèves en toutes les disciplines et nous portent vers le haut. Par contre, pour bien les connaître, ils ont tendance à mépriser de plus en plus nos facons de nous laisser pousser à cracher sur notre propre histoire et si cela continue, ils vont devenir notre conservatoire civisationnel face à la posture aliénée et aliénante repentance / victimisation. De plus notre balance commerciale vit largement de leurs touristes et les photos qu’ils choisissent de prendre ne détruisent pas nos statues, bien au contraire. Ils finiront par nous laisser au désastre de notre masochisme autodestructeur.
Au sens hegelien de la loi dialectique du désir ils devraient inquiéter beaucoup plus nos consciences, mais nous sommes trop aliénés à la marchandisation ideologique du globish US pour etre des êtres de désir.
Nous somme dans la godmichisation masochique.
Je préfère donc les conclusions diagnostiques du psychiatre antillais Franz Fanon, en fonction en Algérie colonisée, dont il est triste de se souvenir que lui-même, comme Said d’ailleurs, est mort soigné à New-York de sa Leucémie, un cancer du sang, quand aujourd’hui, c’est une pseudo gauche racialiste, qui est devenue, en nous imposant le sang comme critère de lecture tant en histoire qu’en sociologie, notre cancer du sang. Très loin de Fanon.
Pap NDiaye était un grand lecteur de Frantz Fanon, particulièrement de “Peau noire, masques blancs“….donc de sa conclusion qu’il doit connaître par coeur :
“Seront désaliénés Nègres et Blancs qui auront refusé de se laisser enfermer dans la Tour substantialisée du Passé.
Je suis un homme, et c’est tout le passé du monde que j’ai à reprendre. En aucune façon je ne dois tirer du passé des peuples de couleur ma vocation originelle.
Ce n’est pas le monde noir qui me dicte ma conduite. Ma peau noire n’est pas dépositaire de valeurs spécifiques.
N’ai-je donc pas sur cette terre autre chose à faire qu’à venger les Noirs du XVIIe siècle ?
Dois-je sur cette terre, qui déjà tente de se dérober, me poser le problème de la vérité noire ?
Dois-je me confiner dans la justification d’un angle facial ?
Je n’ai pas le droit, moi homme de couleur, de rechercher en quoi ma race est supérieure ou inférieure à une autre race.
Je n’ai pas le droit, moi homme de couleur, de souhaiter la cristallisation chez le Blanc d’une culpabilité envers le passé de ma race.
Je n’ai pas le droit, moi homme de couleur, de me préoccuper des moyens qui me permettraient de piétiner la fierté de l’ancien maître.
Je n’ai ni le droit ni le devoir d’exiger réparation pour mes ancêtres domestiqués.
Il n’y a pas de mission nègre ; il n’y a pas de fardeau blanc.
Je me découvre un jour dans un monde où les choses font mal ; un monde où l’on me réclame de me battre ; un monde où il est toujours question d’anéantissement ou de victoire.
Je me découvre, moi homme, dans un monde où les mots se frangent de silence ; dans un monde où l’autre, interminablement, se durcit.
Non, je n’ai pas le droit de venir et de crier ma haine au Blanc. Je n’ai pas le devoir de murmurer ma reconnaissance au Blanc.
Il y a ma vie prise au lasso de l’existence. Il y a ma liberté qui me renvoie à moi-même. Non, je n’ai pas le droit d’être un Noir.
Je n’ai pas le devoir d’être ceci ou cela…
Si le Blanc me conteste mon humanité, je lui montrerai, en faisant peser sur sa vie tout mon poids d’homme, que je ne suis pas ce « Y a bon banania » qu’il persiste à imaginer.
Je me découvre un jour dans le monde et je me reconnais un seul droit : celui d’exiger de l’autre un comportement humain.
Un seul devoir. Celui de ne pas renier ma liberté au travers de mes choix.
Je ne veux pas être la victime de la Ruse d’un monde noir.
Ma vie ne doit pas être consacrée à faire le bilan des valeurs nègres.
Il n’y a pas de monde blanc, il n’y a pas d’éthique blanche, pas davantage d’intelligence blanche.
Il y a de part et d’autre du monde des hommes qui cherchent.
Je ne suis pas prisonnier de l’Histoire. Je ne dois pas y chercher le sens de ma destinée.
Je dois me rappeler à tout instant que le véritable saut consiste à introduire l’invention dans l’existence.
Dans le monde où je m’achemine, je me crée interminablement.
Je suis solidaire de l’Etre dans la mesure où je le dépasse.
Et nous voyons, à travers un problème particulier, se profiler celui de l’Action. Placé dans ce monde, en situation, « embarqué » comme le voulait Pascal, vais-je accumuler des armes ?
Vais-je demander à l’homme blanc d’aujourd’hui d’être responsable des négriers du xviie siècle ?
Vais-je essayer par tous les moyens de faire naître la Culpabilité dans les âmes ?
La douleur morale devant la densité du Passé ? Je suis nègre et des tonnes de chaînes, des orages de coups, des fleuves de crachats ruissellent sur mes épaules.
Mais je n’ai pas le droit de me laisser ancrer. Je n’ai pas le droit d’admettre la moindre parcelle d’être dans mon existence. Je n’ai pas le droit de me laisser engluer par les déterminations du passé.
Je ne suis pas esclave de l’Esclavage qui déshumanisa mes pères.
Pour beaucoup d’intellectuels de couleur, la culture européenne présente un caractère d’extériorité. De plus, dans les rapports humains, le Noir peut se sentir étranger au monde occidental. Ne voulant pas faire figure de parent pauvre, de fils adoptif, de rejeton bâtard, va-t-il tenter fébrilement de découvrir une civilisation nègre ?
Que surtout l’on nous comprenne. Nous sommes convaincu qu’il y aurait un grand intérêt à entrer en contact avec une littérature ou une architecture nègres du iiie siècle avant Jésus-Christ. Nous serions très heureux de savoir qu’il exista une correspondance entre tel philosophe nègre et Platon. Mais nous ne voyons absolument pas ce que ce fait pourrait changer dans la situation des petits gamins de huit ans qui travaillent dans les champs de canne en Martinique ou en Guadeloupe.
Il ne faut pas essayer de fixer l’homme, puisque son destin est d’être lâché.
La densité de l’Histoire ne détermine aucun de mes actes.
Je suis mon propre fondement.
Et c’est en dépassant la donnée historique, instrumentale, que j’introduis le cycle de ma liberté.
Le malheur de l’homme de couleur est d’avoir été esclavagisé.
Le malheur et l’inhumanité du Blanc sont d’avoir tué l’homme quelque part.
Sont, encore aujourd’hui, d’organiser rationnellement cette déshumanisation. Mais moi, l’homme de couleur, dans la mesure où il me devient possible d’exister absolument, je n’ai pas le droit de me cantonner dans un monde de réparations rétroactives.
Moi, l’homme de couleur, je ne veux qu’une chose :
Que jamais l’instrument ne domine l’homme. Que cesse à jamais l’asservissement de l’homme par l’homme. C’est-à-dire de moi par un autre. Qu’il me soit permis de découvrir et de vouloir l’homme, où qu’il se trouve.
Le nègre n’est pas. Pas plus que le Blanc.
Tous deux ont à s’écarter des voix inhumaines qui furent celles de leurs ancêtres respectifs afin que naisse une authentique communication. Avant de s’engager dans la voix positive, il y a pour la liberté un effort de désaliénation. Un homme, au début de son existence, est toujours congestionné, est noyé dans la contingence. Le malheur de l’homme est d’avoir été enfant.
C’est par un effort de reprise sur soi et de dépouillement, c’est par une tension permanente de leur liberté que les hommes peuvent créer les conditions d’existence idéales d’un monde humain.
Supériorité ? Infériorité ?
Pourquoi tout simplement ne pas essayer de toucher l’autre, de sentir l’autre, de me révéler l’autre ?
Ma liberté ne m’est-elle donc pas donnée pour édifier le monde du Toi ?
À la fin de cet ouvrage, nous aimerions que l’on sente comme nous la dimension ouverte de toute conscience.
Mon ultime prière :
O mon corps, fais de moi toujours un homme qui interroge !”
Maud Tabachnik
De retour d’un voyage exceptionnel où j’ai rencontré tant de gens et vu tant de choses que j’en suis revenue bourrée d’énergie, ce qui dans le contexte dans lequel nous vivons, aussi bien en France qu’en Europe et dans le monde, n’est pas à dédaigner.
À quoi joue Macron en confiant l’éducation nationale à un indigéniste inexpérimenté en matière politique, sachant que ce ministère est sans doute le plus lourd de tous ?
On connait cet historien piqué au wokisme, certes, talentueux mais tellement à côté de la vérité du monde par son ressentiment.
Fils d’un ingénieur et d’une professeure, il ne peut pas nous faire le film de l’enfant d’immigré qui a dû se battre bec et ongles, en temps de paix et de saine économie, pour suivre un cursus universitaire pour lequel les “racistes systémiques” que nous sommes ont payé de leurs deniers .
Peut-être qu’il pourrait au contraire être “un peu” reconnaissant de vivre dans ce pays, où, si l’on enlève les mains de ses poches, on peut réaliser ses ambitions.
Le ressentiment, la mauvaise foi, n’ont jamais été un moteur; allez chercher ses modèles ailleurs pour les appliquer chez nous, non plus. Surtout quand ces modèles ne font qu’aggraver les tensions et accentuer les clivages.
Être Noir en France est beaucoup moins problématique et dangereux que d’être chrétien, juif, et blanc, dans de trop nombreux pays. Cher nouveau Ministre de l’éducation nationale, ne l’oubliez pas.
© Jean-François Prost
Être Noir en France est beaucoup moins problématique et dangereux que d’être chrétien, juif, ou Blanc, dans de trop nombreux pays.
Cher nouveau Ministre de l’éducation nationale, ne l’oubliez pas, soyez éveillé, utilement.
@Joseph Dans de trop nombreux pays…Y compris la France, l’Angleterre et les Etat désunis d’Amérique !
Le racisme d’Etat existe : ce sont le racialisme et l’antisionisme, les formes modernes du racisme et de l’antisémitisme. Et l’indigénisme (sous ses différentes appellations) est la forme moderne de l’extrême droite la plus radicale.
Les médias et les partis racialistes, antisionistes et indigénistes sont en conséquence les médias et les partis d’extrême droite moderne.
Or LREM et la macronie en font partie : la preuve par les faits. On vous avait prévenus.