Henri Guaino : « Le président de la république ne doit pas s’attarder à des réformes secondaires comme la retraite à 65 ans quand la maison brûle. Il doit avoir deux priorités: restaurer l’autorité de l’état d’une part et réunifier une société fracturée ».
Je suis Henri Guéno sur ces deux points.
Les français doivent se réconcilier autour d’une vision commune et partagée de leur pays. Des décisions doivent être prises dans les domaines régaliens qui engagent la survie de la nation.
Cette réconciliation, je l’ai expérimentée dans beaucoup d’endroits menacés par des guerres civiles. Elle ne peut se faire qu’au moyen d’un processus de rencontres qui favorisent l’expression des désaccords et rendent intelligibles les confrontations nécessaires.
Le président de la république a cinq ans pour mettre en place cette vraie réforme, la seule qui pourra sauver le pays. Je conçois parfaitement qu’un tel projet suscite l’incrédulité et le scepticisme et semble tout à fait utopique et irréalisable, étant donné l’état de notre société.
Mais que faire d’autre aujourd’hui de plus nécessaire ? Les bouts de ficelle technocratiques et économistes ne suffiront pas à recoller les morceaux d’une société à la dérive, menacée peut-être par une forme ou l’autre de guerre civile.
Comment empêcher la guerre civile
Une odeur de guerre civile traîne dans ce pays, où certains rêvent d’en découdre avec un « ennemi » musulman qu’ils connaissent surtout à travers les exactions d’une minorité et la réserve d’une majorité silencieuse, et où, de l’autre côté, une jeunesse musulmane s’accroche à des préceptes d’un autre âge, se sentant victime d’un racisme réel ou supposé, de discriminations réelles ou supposées.
Malgré les apparences contraires, c’est justement le moment de parler de réconciliation. Pour notre sauvegarde d’abord. Se sent-on vraiment capable de vivre ces horreurs : ces décapitations, ces égorgements, ces attentats bien plus graves que ceux que nous avons subis et cette « remigration » sauvage qui ferait suite aux massacres comme c’est le cas dans toute guerre civile.
La réconciliation dont je parle ne concerne pas les militants de l’islamisme qui n’ont aucun intérêt à y participer mais des personnes de toutes origines qui souffrent d’une situation d’insécurité ou d’échec mais qui ne sont pas forcément volontaires au premier abord.
Cette réconciliation n’a pas pour objectif une paix illusoire mais une redécouverte en commun de l’ensemble des réalités cachées par des préjugés ou des émotions. Seule la compréhension de ces réalités permet d’envisager des actions adaptées à la situation et en particulier de faire pression sur des décideurs locaux et nationaux, institutionnels ou politiques.
La haine est montée depuis des dizaines d’années. J’ai été le témoin de cette escalade qui a vu naître les fameuses zones de non-droit, territoires perdus par la République et gagnés peu à peu par l’islamisme dans nos banlieues, la fuite des blancs et des juifs, le sentiment d’exclusion et de ségrégation, renforcés par les paroles maladroites ou manipulatrices des politiciens de gauche et de droite.
C’est le moment de parler de réconciliation parce que pour la plupart d’entre nous, de toutes origines, c’est ici le pays dans lequel nous voulons tous vivre. Le pays dans lequel il fait bon vivre.
Devrais-je désormais employer l’imparfait et dire que ce fut le pays dans lequel il faisait bon vivre ?
Malgré les apparences contraires qui invitent au désespoir ou à l’affrontement, tout n’est pas perdu. Je le sais pour avoir longtemps sondé les cœurs, compris les ressentiments, les ignorances, les peurs justifiées ou non, souvent réciproques. On ne se parle plus, on ne se rencontre plus. C’est ainsi que se développent les fantasmes et les envies de rupture. C’est ainsi que croît la certitude que l’autre veut notre perte. Une sorte d’histoire de couple, lié par le hasard ou la nécessité et qui s’éloignent l’un de l’autre, dans l’indifférence d’abord et puis peu à peu dans le sentiment d’avoir été dupé et enfin dans la haine, née de l’incompréhension et de la déception.
C’est dans les situations les plus extrêmes que j’ai expérimenté les méthodes de réconciliation qui réunissent des adversaires et même des ennemis. Oh, il ne s’agit pas de se rencontrer avec la bienveillance et la volonté de recoudre des liens déchirés, mais bien au contraire de favoriser un dialogue conflictuel qui débutera naturellement par la violence des accusations réciproques, par la mauvaise foi, les mensonges, les paranoïas mais qui permettra de mettre sur la table les raisons factuelles véritables de ces séparations craintives ou haineuses.
Dans un processus méthodique de mise en confiance progressive et de ré-humanisation de ceux d’en face, on parvient peu à peu à parler de ses blessures et de ses propres violences, on sort de la victimisation pour parler de ses propres responsabilités et de celles de son groupe d’appartenance, des erreurs des dispositifs institutionnels et des politiques inadaptées aux situations nouvelles créées par la globalisation et la marchandisation du monde.
Ces dialogues ne remplacent pas la décision politique qui devrait être assumée par de nouveaux dirigeants, conscients des enjeux et assez courageux pour trancher dans le vif mais ils permettent de tenir compte des réalités vécues par l’ensemble des citoyens de ce pays et même de ce dont on ne parle pas souvent en politique, les émotions et les passions qui enrichissent ou empoisonnent les vies quotidiennes.
Comment pourraient se réaliser concrètement ces dialogues qui, selon moi, sont aujourd’hui nécessaires pour retrouver une cohésion nationale et faire face à l’ennemi totalitaire qui veut s’emparer des âmes et des corps. ? Il ne m’appartient pas de le dire. Il existe suffisamment de ressources en personnels capables de mettre en œuvre une telle stratégie, en lui donnant des objectifs à court et moyen terme.
Mais l’essentiel est de prendre conscience qu’il y a urgence et qu’il y va de notre survie en tant que peuple.
© Charles Rojzman, Thérapie sociale
Charles Rojzman est Essayiste et Fondateur d’une approche et d’une école de psychologie politique clinique, « la Thérapie sociale », exercée en France et dans de nombreux pays en prévention ou en réconciliation de violences individuelles et collectives.
Il faudrait commencer par admettre que les victimes du racisme sont essentiellement des non musulmans ou des non « racisés ». Et briser tous les tabous en vigueur sur cette réalité. Tant que cela n’aura pas lieu et il est absolument certain que cela n’aura pas lieu ce prétendu monde libre continuera sa course vers l’abîme. Il ne lui reste plus que quelques mètres ou centimètres pour s’y trouver totalement.
Par contre l’islam ne constitue pas selon moi le cœur du problème : c’est un paramètre parmi d’autres. La preuve en est qu’aux USA où l’islam est beaucoup moins répandu qu’en France la situation est nettement encore pire. Autre exemple : certains coins des dom tom où il n’y a pas de musulmans sont également en train de devenir des territoires perdus de la République. Mais là encore l’image qu’ont la plupart du racisme et des discriminations est totalement déformée par la télévision, Hollywood etc…Il faudrait donc déconstruire un demi siècle de désinformation et de mensonges _ or il est beaucoup trop tard.
Une femme enceinte de 7 mois poignardée par deux migrants a Montpellier : la guerre civile est déjà là. Et effectivement comme le dit LA les victimes du racisme sont bien les non musulmans et les non « » »racisés » » ».
Erratum : agressée et frappée
Certains sont en accord avec vous à un « de » près.
– Les français doivent se réconcilier autour d’une vision commune et partager leur pays.