Remember. Recuerda. Errinnern. Ricordare. Lembrar. Souviens-toi! Le rythme du matraquage médiatique vise à nous faire oublier au fil des évènements. Mais la mémoire est un outil privilégié de l’esprit critique et de la résistance à l’abêtissement politique.
Souvenez-vous. Nous avons eu toute la précampagne, de septembre à janvier, autour du lynchage d’Eric Zemmour. C’était facile: les médias et les experts jacassants ne parlaient que de lui du matin au soir sur toutes les chaînes de radio et de télé. Donc il grimpait mécaniquement dans les sondages. Et l’oligarchie bavarde criait au loup.
Que n’a-t-on entendu? Du plus classique (raciste, fasciste) au plus abject: « Juif de service » (Jadot), « archétype de la culture juive » (Mélenchon) mais comme ces attaques immondes venaient de personnalités dites de gauche, elles passaient comme une lettre à la poste… dès lors l’obsession zemmourienne, cette bulle de haine obsessionnellement entretenue, permettait de ne parler de rien d’autre.
Puis l’invasion de l’Ukraine a écrasé la suite de la campagne autour de la sublimation médiatique de notre national chef de guerre.
Au second tour, le monde politico-médiatique est revenu naturellement au danger « lepeno-fasciste ». Totalement occulté pendant 5 ans, le danger « lepeno-fasciste » a réapparu pour déferler comme un tsunami. Sur toutes les ondes, de 6 heures du matin à minuit: il fallait voter Macron pour faire barrage au « front national » cette réminiscence des heures les plus sombres de l’histoire.
Mais aujourd’hui, à la veille des élections législatives, les médias surtout radios-télés reprennent leur matraquage exactement selon la même méthode mais sur un mode inversé : « le nouveau le Pen ». L’épouvantail extrémiste, c’est désormais, non plus l’extrême droite, mais l’extrême gauche, M. Mélenchon et son NUPE qui sommet de l’abomination, osent contester au « petit prince » réélu la majorité à l’Assemblée nationale.
Et le matraquage reprend, obsessionnel, pathologique, dément: si vous ne votez pas macroniste, vous aurez – non plus le fascisme cette fois – mais le bolchevisme, l’affreux Mélenchon avec son couteau sanglant entre les dents.
Vous savez, c’est toujours la même hypocrisie qui est à l’œuvre: parler d’un personnage jusqu’à la nausée pour le faire grimper dans les sondages avant de crier au loup et d’appeler à voter pour l’autre, l’unique, le petit sauveur providentiel.
Honte à ceux des médias qui jouent ce sale jeu totalitaire destiné à étouffer toute forme d’opposition crédible et perspectives d’alternance. Au profit de l’autre extrémisme, l’extrémisme central qui tire les ficelles dans un contexte d’effondrement général qu’il a largement favorisé, et cela pour s’incruster 1000 ans au pouvoir sur un monceau de ruines.
Maxime Tandonnet
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