Vincent Trémolet de Villers. Union populaire. Le triomphe de Nuit debout sur Charlie Hebdo

Ralliements de circonstance, conversions sonnantes et trébuchantes, ententes obliques… Ces contorsions auxquelles il nous est donné d’assister depuis le 24 avril ne sont certes pas le propre de la gauche radicale, mais le spectacle avilissant donné par les socialistes et les écologistes extirperait tout optimisme du cœur du citoyen le plus exemplaire. «Tout cela n’est pas neuf», rétorqueront les Homais de plateau de télévision. Sans doute, mais de Catilina à Jean-Luc Mélenchon, on peut écrire, sans risque, que le niveau s’est effondré. Les grossiers appétits écrasent, sans aucune gêne, toute autre considération. Fabien Roussel lâche tout pour un steak aux lentilles, Olivier Faure montre qu’il a les dispositions pour ouvrir un stand à la grande braderie de Lille. Le plus fascinant reste que les mêmes conservent ce je-ne-sais-quoi de supérieur qui caractérise l’homme de gauche.

Quand la droite rase les murs, baisse les yeux, de crainte d’être assimilée au Rassemblement national avec lequel elle ne compose pas et qui, tranquillement, la dépèce, la gauche négocie avec Philippe Poutou, Sandrine Rousseau, investit Taha Bouhafs et Aymeric Caron en invoquant le Front populaire et François Mitterrand.

C’est pourtant le soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis que promet cette Nouvelle Union populaire. Redistribution sans production, souverainisme social, fiscalité délirante, sans-frontiérisme irénique, écologisme apocalyptique, communautarisme tranquille : bienvenu en mélenchonie !

Plus encore que la retraite à 60 ans, que l’ambiguïté sur les traités européens, c’est cet islamo-gauchisme assumé, ce triomphe de Nuit debout sur Charlie Hebdo, qui consomme la rupture avec la gauche républicaine.

Le ver était dans le fruit depuis cette fameuse note de Terra Nova qui qui, en 2011, théorisait l’abandon de la classe ouvrière au profit des minorités.

A l’heure des conséquences, François Hollande et Bernard Cazeneuve s’affligent d’un processus qu’ils ont enclenché, dont ils ont profité, avant d’en être, comme dans un conte moral, les victimes.  

© Vincent Trémolet de Villers

https://www.lefigaro.fr/vox/politique/union-de-la-gauche-bienvenue-en-melenchonie-20220504

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