Esther Grinberg. Ce n’était pas suffisant, ils voulaient tout…

Il était une fois une maison sur un magnifique domaine, qui avait vu grandir des générations heureuses. Il y faisait bon vivre. On s’y rassemblait, on aimait y venir.

Un jour, un incendie se déclara, ravageant tout sur son passage, causant victimes et dommages irréparables.

Les membres de la famille furent chassés en laissant derrière eux des myriades de souvenirs. Chaque année, ils se réunissaient, espérant pouvoir y habiter à nouveau. Cette maison était dans toutes leurs prières…

Laissée à l’abandon, elle fut squattée.

Un jour, il fut décidé d’y retourner.

Quelle ne fut pas la désolation de voir dans quel état lamentable le domaine et la maison se trouvaient ! Mais quand on aime, on ne perd pas l’espoir. Retroussant ses manches, travaillant comme des acharnés, cette famille transforma ces ruines en un magnifique trésor.

Les squatteurs se réveillerent! Ils réclamèrent une part du trésor aussi !!

Sous la pression des voisins, il fut accepté de leur donner une chambre, des meubles, de l’argent de poche, de leur payer des études, des soins médicaux.

Mais ce n’était pas suffisant, ils voulaient tout !!

Ils décidèrent alors de prendre une hache et de tuer ses habitants.

Les voisins furent effarés !! Les journaux en parlèrent toute la journée:  » Les pauvres, pour en arriver à une telle situation, c’est qu’ils souffrent énormément, c’est de la faute de ces colons !!! »

Les propriétaires, désirant vivre en paix, si généreux, décidèrent de leur donner une autre chambre de leur trésor, un salaire mensuel, du travail, des lieux de prières, un droit de vto sur les décisions de la maison.

Mais ce n’était pas suffisant, ils voulaient tout…

Ils décidèrent donc de se faire exploser, poussés par la haine.

Alors les voisins et la presse internationale s’emparèrent du sujet: « Les pauvres, si faibles et sans défense, c’est de la faute de ces colons !!! »

Aimant et recherchant la paix, les propriétaires décidèrent de leur octroyer une partie de la salle à manger, leurs comptes en banques, des réductions d’impôts, des aides pour les études, des ristournes dans les magasins …

Mais ce n’était pas suffisant, ils voulaient tout. Et ils voulaient surtout devenir les enfants de cette admirable mère de famille : « Nous sommes aussi ses enfants, elle nous a souvent reçus chez elle. Elle est notre troisième mère ! »

Mais nous, c’est la seule et l’unique, nous n’en avons pas d’autre ! Nous ne voulons ni l’abandonner, ni la donner ! Elle est celle qui nous a donné la vie. L’oublier, c’est comme oublier notre droite.

Elle n’est plus votre mère, preuve en est : nous squattons sa chambre depuis des années. Alors les voisins et les journaux…

© Esther Grinberg

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