Jean-Luc Mélenchon doit être satisfait. Ses grandes manœuvres ont réussi. Le Conseil national du PS a approuvé jeudi soir l’accord électoral noué avec La France Insoumise.
Mais c’est au forceps qu’ont eu lieu les dernières tractations, car l’accouchement a été pénible, au point que les négociateurs socialistes ont été priés d’accélérer, Mélenchon rêvant de conclure un accord avant la date d’anniversaire de la victoire du Front populaire en 1936. «
« Ce que proposait Jean-Luc Mélenchon c’est : “mon visage, mon affiche et mon programme”. Son union populaire, c’est la disparition des partis », tranche un parlementaire socialiste.
En attendant, l’accord suscite des remous qui réjouissent les mélenchonistes qui n’ont pas le triomphe modeste. Lorsque l’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve a annoncé mercredi qu’il quittait le PS parce qu’il était « en désaccord avec l’alliance passée avec le Parti de Jean-Luc Mélenchon », le député LFI Alexis Corbière a commenté un départ qui « avait autant d’effet que la disparition de l’horloge parlante… »
Sur la centaine de circonscriptions qu’ils escomptaient avant d’entamer les négociations, les socialistes n’en ont récupéré que 70. Comme convenu, les mélenchonistes avaient promis aux socialistes de les aider à maintenir un groupe à l’Assemblée en leur proposant plus d’une soixantaine de circonscriptions: « Cela a une importance symbolique », commente un socialiste.
Néanmoins, les négociateurs PS étaient attendus au tournant sur le terrain. Nombre de leurs candidats ont en effet déjà lancé leur campagne et refusent de s’effacer. Encore moins pour soutenir un candidat de LFI avec qui les relations locales sont parfois – et c’est un euphémisme – à couteaux tirés. « Si ma circonscription n’est pas dans l’accord, je considère qu’il n’y a pas d’accord ! », lançait encore mardi midi un candidat socialiste.
La quasi-totalité des députés PS sortants conservent leur investiture, sauf Stéphane Le Foll, un des chefs de file de la contestation contre l’accord, qui reçoit ainsi la monnaie de sa pièce.
Plus injuste, la perte de la 15e circonscription de Paris où Lamia El Aaraje (PS) avait été largement élue en juin 2021 contre Danielle Simonet qui, très proche de Mélenchon, récupère l’investiture !
À Paris, deux circonscriptions seulement sont réservées à des candidats socialistes.
L’habileté de La France Insoumise, c’est un calcul différent pour le PS et pour Mélenchon, qui a gardé la part du lion en se basant sur son score à la présidentielle, comme si Mélenchon n’avait pas bénéficié du vote utile !
Mais pour le PS, on prend uniquement le catastrophique 1,7 % d’Hidalgo sans faire de péréquation avec les scores du PS aux Européennes et aux régionales.
On peut comprendre que la potion amère mélenchoniste ait du mal à passer chez certains socialistes.
© Jean-Marcel Bouguereau
Jean-Marcel Bouguereau est Éditorialiste à La République des Pyrénées
Habitant le 20e, je serai curieux de voir le résultat sachant que les communistes locaux ont un compte à régler avec la soumise Mme Simonet, idem pou les socialistes …