Tribune Juive

Charles Rojzman. Lendemains d’élections

Les politiciens racolent   en s’adressant à leur clientèle favorite qui sait ce qu’elle va recevoir en récompense de sa fidélité et en cherchant  à l’élargir un peu plus,  au moyen de promesses qu’ils ne tiendront probablement  pas. Macron n’est pas le premier ni le dernier à pratiquer cet usage de la démocratie.  
De nombreux  électeurs de Mélenchon, musulmans ou pas, ont fait barrage à Marine le Pen sur la recommandation formelle du chef de La France Insoumise.

La confrontation entre Le Pen, l’éternelle perdante et Macron était,  comme  chacun le  sait,  prévue et souhaitée. Le mépris affiché du Rassemblement National pour Eric Zemmour et ses 7 pour  cent, réponse de la bergère rancunière au berger,  vont rendre difficile ou même improbable la création d’une opposition de toutes les droites à l’Assemblée Nationale.  

Les agressions contre de simples citoyens et contre des policiers, comme celles de ces derniers jours,  deviendront   de plus en plus nombreuses et seront à peine signalées dans les media aux ordres.

Macron se servira de Zineb El Rahazoui, Amine El Khatmi, Robert Ménard probablement nommés ministres dans le prochain gouvernement pour montrer la  détermination de sa lutte contre l’islamisme et l’immigration de masse   et en sous-main il négociera pour obtenir la paix sociale ou du moins une forme de stabilité provisoire avec des islamistes modérés, au hasard les Frères Musulmans,   en échange de leur participation aux  Institutions de la République.  

Les livraisons d’armes à l’Ukraine, dans cette guerre à peine secrète entre  l’OTAN, les Etats-Unis de Biden et la Russie continueront,  jusqu’à ce qu’intervienne une issue encore imprévisible, mais peut-être très dangereuse.  

Ces dernières élections m’ont fait perdre toute confiance dans ce simulacre de démocratie.  La voie est ailleurs désormais, dans une révolution des mentalités et des éducations qui donnera la priorité à la défense de nos vies intimes et à une pression sur les organisations pour qu’elle apprennent  à travailler pour le bien commun. La protection de la nation ne peut plus être confiée à la politique qui de toutes façons trahit ses engagements avec son peuple, par routine, paresse ou corruption.

Les jeux sont  faits,  d’une façon ou d’une autre, car les disparités et fractures  de classes sociales, de régions et de quartiers  deviendront encore plus évidentes et empêcheront un sursaut national.  Mais je ne jouerai plus  à ce jeu-là. J’ai du pain sur la planche. Et le temps presse.

© Charles Rojzman

PASOLINI : « Non vi illudete. E voi siete, con la scuola, la televisione, la pacatezza dei vostri giornali, voi siete i grandi conservatori di questo ordine orrendo basato sull’idea di possedere e sull’idea di distruggere. Beati voi che siete tutti contenti quando potete mettere su un delitto la sua bella etichetta. A me, questa sembra un’altra delle tante operazioni della cultura di massa. Non potendo impedire che accadano certe cose, si trova pace fabbricando scaffali. »
« Ne vous faites pas d’illusions. Et vous, avec vos écoles, avec votre télévision, avec vos journaux bien tranquilles, vous êtes les grands conservateurs d’un ordre horrible fondé sur la possession et sur la destruction. Soyez heureux, vous qui n’êtes contents que lorsque vous pouvez coller une étiquette sur un crime. À mes yeux, ce n’est là qu’une des nombreuses opérations de la culture de masse : ne pouvant empêcher certains événements, on trouve la paix en fabricant des tiroirs sur mesure que l’on referme aussitôt. »

Quitter la version mobile