Peu orthodoxe
Poutine réclame un droit de propriété sur l’église Alexandre Nevski de Jérusalem en vertu d’un accord avec le précédent Premier ministre israélien Netanyahou. Une « patate irradiée » selon un commentateur, laissée à son successeur Naftali Bennett, pour qui il semble difficile de faire un tel « cadeau » au président russe alors que la guerre fait rage en Ukraine.
En début d’année, un tribunal israélien a bloqué le transfert de propriété de l’église Alexandre Nevski de Jérusalem réclamé à cor et à cri depuis des années par Vladimir Poutine. Le président russe et les dignitaires de l’église russe orthodoxe de Moscou sont d’autant plus amers que tout semblait réglé.
Jusqu’en juin 2021, Benyamin Netanyahou, avait cédé aux exigences russes. L’an dernier, les services du cadastre du ministère de la Justice israélien avaient statué que le contrôle de l’imposant bâtiment devait être retiré aux « Russes blancs », les exilés qui ont fui la révolution bolchevique de 1917, pour être transféré aux autorités russes actuelles.
Ne pas s’aléner Poutine
Ce marché avait été conclu de façon pour le moins original. Benyamin Netanyahou avait ainsi remercié Vladimir Poutine pour avoir gracié une jeune Israélienne condamnée à sept ans et demi de prison alors qu’elle faisait une escale à Moscou avec 10 grammes de hachich dans ses bagages.
Cette peine jugée totalement disproportionnée avait provoqué une vague d’indignation en Israël. Finalement, Benyamin Netanyahou avait convaincu au début de 2020 Vladimir Poutine d’accorder pour la première fois une grâce à un condamné de droit commun étranger. Toujours à l’affût d’un bon coup médiatique, le Premier ministre israélien avait ensuite ramené triomphalement devant les caméras la jeune femme dans son avion à l’issue d’une visite à Moscou. En échange, il s’était engagé à transférer à Moscou la propriété sur l’ensemble d’un bâtiment, qui comprend l’église Alexandre Nevski ainsi que la cathédrale dite de la Sainte-Trinité.
Mais les « Russes blancs » ont fait appel. Un tribunal israélien a estimé que seul le gouvernement était habilité à trancher cette question et non pas un simple organe administratif tel que le cadastre. Résultat : la décision est désormais entièrement dans les mains du nouveau Premier ministre Naftali Bennett qui se serait bien passé d’un tel casse-tête. Histoire de gagner du temps, il a nommé une commission ministérielle pour examiner le dossier, mais celle-ci ne s’est toujours pas réunie.
Naftali Bennett se retrouve désormais confronté à un cruel dilemme. Il pratique depuis le début de la guerre un délicat exercice d’équilibre entre la Russie et l’Ukraine. Le Premier ministre israélien ne veut pas se mettre dos Vladimir Poutine qui pourrait, à titre de représailles, entraver sérieusement la liberté d’action de l’aviation israélienne en Syrie contre l’Iran et ses alliés, comme le Hezbollah. Jusqu’à présent, les militaires russes présents en force en Syrie se sont abstenus d’intervenir contre les centaines d’opérations menées par l’État hébreu.
Israël pris entre deux feux
Céder à la demande du président russe ne manquerait pas non plus d’irriter au plus haut point les États-Unis et les Européens. Israël est déjà critiqué pour son refus d’imposer des sanctions à la Russie. « Faire un cadeau aussi symbolique à Poutine dans ce contexte serait très mal perçu par nos amis et alliés occidentaux » reconnaît un diplomate israélien.
Dans l’autre camp, les Russes commencent à perdre patience. Le sort de l’église est devenu un test pour eux. Vladimir Poutine a envoyé une lettre comminatoire à Naftali Bennett. Sergueï Stepachine, chargé de la gestion des propriétés russes au Moyen-Orient et proche du président, a haussé le ton en accusant le Premier ministre israélien de refuser de trancher et de « jouer au ping-pong », autrement dit de mener la Russie en bateau.
Tout aussi remonté, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a enfoncé le clou en soulignant que le transfert de propriété de l’église est considéré par Moscou comme « une question cruciale très haut placée dans l’agenda des relations entre nos deux pays ».
Un avertissement sans frais pour le moment.
© Julien Lacorie
Odieux chantage de la part d’un dictateur assoiffé de sang qui ne respecte même pas la trêve de la pâques orthodoxe !
Le hamas étant un de ses affidés, qui sait s’il n’est pas non plus derrière les troubles actuels sur le mont du Temple. La question peut être posée.
L’église Alexandre Nevski promise V.Poutine par Bibi, pourquoi pas la lui offrir. Nos amis occidentaux nous pouvons les compter sur les doigts d’une main!quant à l’Amérique, nous ne pouvons plus la considérer comme alliée tant que Biden sera au pouvoir. Je me demande comment les américains ont
pu élire ce type là et comment les ukrainiens ont pu accorder leur confiance à ce guignol de Zelenski….Mieux vaut ne pas nous mettre à dos le président russe.