Le ministère israélien de la Défense a annoncé le test réussi d’Iron Beam, un laser d’interception antiaérienne. Efficace, ce système serait aussi le plus économique jamais créé.
L’argent reste le nerf de la guerre et parfois, des drones civils d’entrée de gamme achetés sur des sites de e-commerce mettent à mal les plus grandes armées du monde qui doivent utiliser des batteries antiaériennes coûteuses pour les abattre. Les Israéliens ont mis au point Iron Beam, un rayon laser de 100 kW capable de détruire des drones, des roquettes et des mortiers. Mais surtout, chaque tir ne coûterait que 3,50 dollars, selon le Premier israélien, Naftali Bennett.
« Il s’agit du premier système d’armes à base d’énergie au monde qui utilise un laser pour abattre les UAV, les roquettes et les mortiers entrants au coût de 3,50 dollars par tir. Cela peut ressembler à de la science-fiction, mais c’est réel », a tweeté Naftali Bennett.
Des tests ont été menés avec succès dans le Neguev. Dans la vidéo réalisée par Tsahal et publiée par le Premier ministre, on peut voir la destruction d’un missile, d’un obus et d’un engin sans pilote ressemblant au drone turc Bayraktar. En quelques secondes, ils ont été abattus en plein ciel par ce rayon laser.
Ce système de défense antiaérien a été mis au point par l’industriel Rafael. Il ne nécessite bien sur aucune munition. Une simple alimentation électrique est nécessaire pour effectuer un tir qui ne prend que quelques secondes à déclencher. Installé sur un véhicule, il peut même se déplacer pour organiser une défense antiaérienne mobile.
Benny Gantz, ministre israélien de la Défense, a annoncé que « tous les efforts sont faits pour rendre le système opérationnel dès que possible et permettre un parapluie de protection efficace, peu coûteux et innovant ». Une fois opérationnel, il pourrait venir en complément d’Iron Dome, le puissant dispositif anti-aérien israélien.
Un laser anti drone testé en France
Au Moyen-Orient, l’armée américaine est de plus en plus confrontée à des attaques lancées par des drones civils surnommés Costco en référence à la chaine de magasins low cost. Le Pentagone cherche à contrer ces nouvelles armes achetées dans la grande distribution. Pour le moment, l’US Army utilise les batteries de défense C-RAM, des canons à tir rapide contrôlés par radar. Si elles sont efficaces, elles sont coûteuses, plusieurs dizaines de milliers de dollars par tir, et nécessitent de disposer de munitions en nombre suffisant, et donc de les acheminer et les stocker.
Le Pentagone travaille aussi sur des lasers antiaérien. Dans un entretien à i24News, Uzi Rubin, fondateur de Israel’s Missile Defense Organization, a révélé que les Etats-Unis travaillent sur un laser d’une puissance de 300 kW, soit trois fois celle de l’Iron Beam israélien. L’été dernier, l’armée américaine a dévoilé les tests d’un laser de seulement 50 kW.
En 2021, la France a annoncé les essais réussis d’Helma-P, un laser anti-drone de 2 kW développé par Cilas, filiale de d’ArianeGroup. Ce dispositif, toujours en en phase expérimentale, devrait être opérationnel dès les JO de 2024 pour protéger l’évènement des survols de drones civils dont les ventes ont explosé ces dernières années.
Ce système portatif avait été présenté au Forum Innovation Défense qui s’est tenu à Paris l’an dernier. Il se présente sous la forme d’un boîtier monté sur un trépied. Il peut détecter les drones, les pointer et les suivre et enfin les neutraliser en plein vol. Peut-il détruire un missile ou un obus? La guerre en Ukraine pourrait inciter Cilas et la DGA à mener des essais.
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© Pascal Samama
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