Ernest Hemingway aimait vivre à l’hôtel.
La chambre importait peu.
Il suffisait d’un petit bureau où poser son Underwood, une fenêtre ouverte avec vue sur la mer, un bar en acajou avec une collection de vieux rhums.
A La Havane, la même chambre, chambre 511 de l’hôtel Ambos Mundos lui était systématiquement réservée, lorsqu’il revenait à Cuba après une série de reportages de guerre.
Ici, il pouvait se consacrer à la littérature et participer à des concours de pêche au gros.
Mais sa femme, la journaliste Mary Welsh, désirait une véritable résidence d’hiver.
Hemingway va alors acheter, en 1940, Finca Vigia, une maison coloniale avec un bout de terrain, dans le hameau de San Francisco de Paula.
De toute façon, il a besoin de place pour ses chats, ses chiens, ses trophées de chasse et de pêche…
Il y restera 20 ans, et y écrira notamment « Pour qui sonne le glas » et « Le vieil homme et la mer ».
En 1959, Fidel Castro accède au pouvoir avec la révolution cubaine. Hemingway est plutôt ravi du renversement du président Batista, et rencontre Castro pour le féliciter.
En 1960, avec l’embargo américain sur Cuba, et souffrant de dépression, d’hypertension et de diabète, Hemingway, la mort dans l’âme, se résout à quitter l’Ile pour se soigner aux USA.
Il n’y remettra plus jamais les pieds.
Il se suicide en 1961.
Selon le gouvernement cubain, la famille Hemingway a généreusement fait don de Finca Vigia à Cuba.
Selon Mary Welsh, leur propriété a été confisquée au nom de la nation cubaine. Mary Welsh va demander l’aide de son amie Jackie Kennedy, pour récupérer les manuscripts restés à Finca Vigia.
Ces documents sont maintenant à la Kennedy Library de Boston.
Finca Vigia est aujourd’hui un musée dédié à Ernest Hemingway.
Les jours de beau temps, quand la mer est calme, il est possible de distinguer entre Cuba et Key West, une petite embarcation.
A son bord, un vieil homme barbu, qui laisse dériver le fil d’une canne à pêche, à la poursuite d’un espadon.
© Daniel Sarfati
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