Le diable déguisé en Barbie 2.0 Ami ou haine mie ? Que sont les réseaux devenus ? Sont-ils le reflet exact d’une pensée détraquée, malaxée, pétrie de fausses certitudes et d’oukases incompris ?
Pourtant, les oukases devraient structurer la pensée, or que sont les idées devenues ?
Et si, au lieu de foncer, tête baissée, dans un piège sémantique, nous revenions aux fondamentaux ? Définir idée et concept avant de s’embourber dans une pensée limitée.
Parce que l’heure est grave. Nous sommes observés, à la loupe, par le monde entier. Notre pays prend l’eau.
Mais, qu’avons-nous, à ce point, raté pour en arriver là ? Pour laisser nos enfants assister à cette faillite démocratique. Les mot faillite, appel aux dons sont tendance et ce n’est, en rien , drôle. Ça fait mal. Très mal. Des amis virtuels qui appellent à voter RN ou à l’abstention même dans la communauté ? En suis-je étonnée ? Non. Meurtrie, le mot est fort, attristée sans aucun doute.
On tire à mots réels sans se préoccuper du traumatisme laissé derrière soi telle de la poudre à canon.
Si tu dis pas comme moi, t’es un gros bourrin
Je me souviens que jadis (autre temps, autres mœurs) on tentait de ne pas parler politique lors de repas sous peine de scènes assurées. O tempora, o mores ! Les réseaux sont le déversoir à fiel, insultes en tout genre et en volonté de pensée unique. Si tu dis pas comme moi, t’es un gros bourrin. Je hennis ! Je haine ni personne.
C’est pas le sentiment de la maison. Néanmoins, pourrions-nous sortir de cette pensée quasi unique regroupée derrière ces locutions « tous contre » ou « tout sauf ».
Surtout, un peu de respect serait-il possible ? Ou les extrêmes ne savent-ils débattre (non, ce n’est pas le bon verbe puisqu’ils refusent le débat) donc s’exprimer qu’en invectivant ?
Et on est reparti dans la graphie affligeante : MaKron, dictature et vous connaissez le reste. Mais, allez rejoindre Kim Jong-un et on en reparle (de cela, je doute donc adieu à tout jamais).
Compliqué de faire de la politique de chez soi, derrière un écran. Est-ce plus violent que sur le terrain ? Il y a encore quelques années j’aurais dit un grand non qui, aujourd’hui, est un immense oui. Caché derrière des pseudos, tout devient possible. La lâcheté au degré zéro. La mauvaise foi et la bêtise comme seule arme dialectique. Pitoyable ! Quelle ligne tenir ? Quel message ? On est plus au « attention danger ».
Elle ne fait même plus peur. Elle en serait devenue quasiment sympathique voire démocratique aux yeux de certains.
« C’est mes yeux ou c’est moi ? » Quelle stratégie adopter pour éviter le pire?
Parce que ne nous voilons pas la face. C’est possible même si je me refuse à y croire. Oui, on se calme. Les passions ne sont jamais bonnes conseillères. Et, on réfléchit à une ligne tactique et on s’y tient.
En ce dimanche de Pâques pour les Chrétiens qui tombe alors que nous fêtons Pessah, n’est-ce pas le moment idéal pour réfléchir et de faire une introspection ?
Comme le dit l’enfant, l’humour est héréditaire : « Dans l’isoloir vote mais dans la vie abstiens-toi. »
En gros, tourne sept fois ta langue, ta plume avant de l’ouvrir. Parce que l’adversaire. C’est le diable déguisé en Barbie.
© Felicia-France Doumayrenc
Felicia-France Doumayrenc est autrice, critique littéraire, éditrice et peintre.
Un régime politique où il n’existe plus aucun Etat de droit, où les manifestants sont tabassés, où la censure de l’information atteint des proportions inouïes et où 90% des médias font de la propagande gouvernementale en essayant de diaboliser l’opposition (en particulier Zemmour) et n’hésite pas à insulter les opposants n’a plus rien d’une démocratie, Madame Doumeyrenc. Tout au plus peut-on parler de démocrature. Et encore…