Pour des raisons de respect de la propriété littéraire, il ne m’est pas possible de reprendre intégralement ce texte qui est en accès libre sur le Figaro.fr et auquel je renvoie bien volontiers les lecteurs. Car ce texte est stupéfiant de lucidité et de courage. Il est en lui-même un acte de résistance face à la tyrannie de la bêtise. C’est souvent dans les périodes les plus sombres que s’élèvent des voix isolées, mais libres et talentueuses. Qu’un homme politique puisse penser exactement la même chose, à la virgule près, que soi-même, pour en venir à la même conclusion est rassurant. Tout ne serait-il pas irrémédiablement perdu? Le triomphe de la crétinerie, du cynisme et de la lâcheté n’est peut-être que provisoire. La voix de M. Julien Aubert, député LR, nous éclaire comme une torche dans les ténèbres et nous rassure: comme disait l’autre, ce qui ne tue pas rend plus fort.
«J’ai longtemps espéré qu’en 2022, un vrai débat s’installerait sur la présidence qui vient de se terminer. Hélas, il n’en a rien été et les Français auront été privés d’un échange critique sur le bilan du macronisme. Désormais, au second tour, le temps du débat est passé car on nous demande – on nous somme même – de « faire barrage » à la candidate du Rassemblement national et donc annoncer que l’on votera clairement Emmanuel Macron. De prouver notre « républicanité ». De montrer patte blanche.
C’est la troisième fois que cette situation se produit au second tour d’une élection présidentielle. La première fois, ce fut un sincère émoi. La seconde fois, un sursaut responsable. Aujourd’hui, ce duel survient alors que depuis trois ans, tous les sondages le prédisaient. Aucune surprise : certains l’appelaient même de leurs vœux.
[…]
Le mot République a pour moi un sens. Durant ces cinq dernières années, j’ai pu constater avec beaucoup de Français que la République d’Emmanuel Macron n’obéissait pas aux mêmes valeurs que les miennes, que les nôtres. Sous sa présidence d’affaires, l’opportunisme a pris le pas sur la loyauté, le favoritisme et le cynisme sur l’intérêt général, la tactique politicienne sur la vision de la Nation, la lâcheté adossée au mépris sur le courage. Sous sa présidence solaire et solitaire, la dictature des « experts » a conduit à marginaliser le Parlement, les corps intermédiaires, jusqu’au vote de mesures liberticides. La présidence de Janus s’achève avec une Nation plus abaissée et plus divisée que jamais, surendettée, vassalisée […]”
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