Il n’y aura pas de cristallisation du vote des Français, ce moment où les intentions de vote se figent, quelques semaines d’habitude, quelques jours parfois, avant le vote. Jusqu’à dimanche 10 avril 20h, de nombreux Français hésiteront donc à aller voter et, pour celles et ceux qui ne voteront pas blanc, ne choisiront leur bulletin final qu’à la dernière minute voire dans le secret de l’isoloir.
Les indécis, soit au moins un tiers des électeurs à quelques jours du premier tour, peuvent donc déjouer tous les pronostics, mais nombre d’entre eux se laisseront entraîner par les courants dominants, celui du vote utile en particulier. Néanmoins, la volatilité de l’électorat est aussi le reflet d’une société de l’immédiateté, où un événement peut infléchir l’opinion. C’est ce qu’espèrent Éric Zemmour et Marine Le Pen avec l’agression ayant conduit à la mort de Jérémy Cohen, renversé par un tramway à Bobigny, une affaire dont il est vrai qu’elle interroge sur le fonctionnement du couple police-justice. Le procureur de la République affirmait hier que rien ne permet de retenir la circonstance aggravante d’antisémitisme. Et pour cause, comment voulez-vous un mois et demi après, un mois et demi trop tard, vérifier si la victime portait une kippa au moment des faits ?
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